Moulin à farine et silo, à Verigin, Saskatchewan, 1911. Alexandra Korcini/
Doukhobor Discovery Centre, Castlegar, C.-B. (Tiré du mystère «
Explostion sur la ligne de Kettle Valley »
Enfin, voici le printemps! Voici le dernier numéro de La Gazette des Grands Mystères. Publié trois fois l’an, notre bulletin offre aux enseignants les nouvelles les plus récentes et des conseils pour enseigner nos mystères historiques. Nous vous offrons treize mystères historiques ainsi que de nombreuses ressources pédagogiques pour l’enseignement de l’histoire du Canada. Nous vous invitons à explorer l’ensemble du site web des Grands Mystères de l’histoire canadienne (Grands Mystères), dont les bureaux sont situés à l’Université de Victoria, et à nous suivre sur les médias sociaux.
Klatsassin et la guerre de Chilcotin : le pardon du premier ministre et une mise à jour du site web
Le 26 mars 2018, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé à la Chambre des communes que le gouvernement fédéral exonérait officiellement six Tsilhqot’in qui avaient été pendus en 1864. Ces hommes avaient été condamnés pour le meurtre de quatorze constructeurs de route lors d’un soulèvement connu comme « la guerre de Chilcotin ». Cette exonération reconnait la position soutenue depuis fort longtemps par la Nation Tsilhqot’in qui affirme que leurs guerriers n’avaient commis aucun crime, mais qu’ils avaient plutôt défendu leurs territoires et leurs traditions.
La rivière Homathco en bas du canyon. Dessin d’Edward Whymper quelques jours avant l’attaque
En 2003, l’équipe des Grands Mystères de l’histoire canadienne a conçu un site web sur
la guerre de Chilcotin. Cette histoire a connu de nombreux développements au cours des dernières années, notamment
le jugement de la Cour suprême du Canada rendu en 2014 et
l’exonération des chefs de guerre tsilhqot’in par le gouvernement de la Colombie-Britannique. De nombreuses recherches scientifiques ont aussi été menées. Au début de l’année, nous avons donc entrepris la révision de notre site afin d’y incorporer ces nouveaux éléments. Nous avons aussi ajouté du nouveau matériel afin de favoriser une meilleure compréhension des événements et de mieux refléter le point de vue de la Nation Tsilhqot’in.
Le chef tsilqhot’in Ervin Charleyboy dirigeant un chant lors du Lhatassain Memorial Day (le jour du Souvenir pour Lhatassain [Klatsassin]) le 26 octobre 2017
Chaque année, le Gouvernement national tsilhqot’in déclare un jour férié national à la date anniversaire de la pendaison des chefs en 1864. Il organise alors un événement communautaire à l’un des sites de la guerre de Chilcotin. En 2017, les membres de la communauté se sont réunis au site du lac Puntzi où les guerriers tsilhqot’in avaient tué William Manning.
Plusieurs documents ont été ajoutés à nos archives et d’autres seront ajoutés progressivement. Consultez le site régulièrement pour les découvrir. Parmi ces documents, vous trouverez :
Des cavaliers et des femmes tsilhqhot’in lors du Lhatassain Memorial Day (le jour du Souvenir pour Lhatassain [Klatsassin]) le 26 octobre 2017 au lac Puntzi
L’expédition Franklin : décès de l’historien inuit Louie Kamookak
C’est avec grande tristesse que nous partageons la nouvelle du décès de l’historien inuit et pédagogue Louie Kamookak en mars 2018 à l’âge de 58 ans. Le Globe and Mail l’a décrit comme le « dernier grand explorateur de Franklin ».
Louie Kamookak se passionnait pour le destin de l’explorateur sir John Franklin et de ses navires en Arctique. Ses recherches et les témoignages oraux inuits qu’il a recueillis sur le destin de l’expédition Franklin se sont d’ailleurs retrouvés au cœur de la découverte des épaves du HMS Erebus et du HMS Terror par Parcs Canada et ses partenaires.
Louie Kamookak a contribué à la conception de notre site web
Le mystère Franklin : vivre et mourir en Arctique et du matériel pédagogique sur cette célèbre expédition. Le 4 juin 2015, il était un des conférenciers invités lors du lancement officiel du site à Ottawa.
Louie Kamookak (Jake Wright)
Vous trouverez sur notre site web
une entrevue vidéo avec Louie Kamookak dans laquelle il partage ce qu’il sait et son interprétation de la dernière expédition de sir John Franklin.
L’expédition Franklin : de nouvelles photos
Depuis la découverte des épaves du HSM Erebus et du HMS Terror en Arctique, nous avions hâte d’ajouter des images des navires sur notre site. Heureusement, nous avons un partenariat continu avec Parcs Canada, l’agence responsable de la recherche et de l’archéologie subaquatique des navires. Grâce à Parcs Canada, nous avons pu ajouter soixante-dix nouvelles photos et cinq vidéos que vous pouvez explorer avec vos élèves. Pour ce faire, allez directement à la section
Archives du site web sur le mystère Franklin.
Un plongeur de Parcs Canada retire des algues de l’épave du HMS Erebus (Parcs Canada)
Un nouveau guide pédagogique : Umiaqtalik, le savoir inuit et l’expédition Franklin
La première rencontre avec les Autochtones de la baie du Prince-Régent, dessinée par John Sackheouse et présentée au capitaine Ross
Nous sommes ravis d’annoncer que les enseignants peuvent télécharger un nouveau guide pédagogique (en inuktitut et en anglais) à partir de notre site web. Vous n’avez qu’à vous enregistrer ici si vous n’avez pas déjà un accès gratuit à l’ensemble de nos guides pédagogiques.
Umiaqtalik : le savoir inuit et l’expédition Franklin est un nouveau guide pédagogique conçu par le ministère de l’Éducation du Nunavut en collaboration avec les Grands Mystères de l’histoire canadienne. Le gouvernement du Nunavut était un de nos partenaires dans la conception du site Le mystère Franklin : vivre et mourir en Arctique.
Paul Quasar, ancien ministre de l’Éducation et aujourd’hui premier ministre du Nunavut, au lancement du site web du mystère Franklin en juin 2015 (Jake Wright)
Accessible en inuktitut et en anglais, le guide a été conçu pour les élèves de 8e année du Nunavut. Tout au long du texte, des notes explicatives permettent de l’adapter à d’autres contextes.
La source de La Gazette : Jérôme, l’inconnu de la baie Sainte-Marie
Comment était traitée la maladie mentale au 19e siècle? Note site, Jérôme : l’inconnu de la baie Sainte-Marie, offre l’occasion d’explorer ce sujet. Le 8 septembre 1863, le corps d’un inconnu a été retrouvé sur la plage de Sandy Cove en Nouvelle-Écosse. Pour en savoir plus sur ce mystère, allez à notre site web et examinez les documents historiques reliés à l’histoire de Jérôme et au traitement des maladies mentales à cette époque.
Collage sur Jérôme (Nora Robicheau)
Source : Témoignage de Kate Cameron, lors de l’enquête sur l’administration du Nova Scotia Hospital for the Insane, 1879. Preuves additionnelles sur la gestion du Nova Scotia Hospital for the Insane, Mount Hope, Dartmouth, 1879.
26 juin 1886
Me E F B Johnston,
Sous-procureur général, Toronto
Monsieur,
« Que j’ai connu des patients qui ont été traités de façon inhumaine et tristement négligés. Le premier acte de cruauté dont je me souviens a été posé à l’égard d’une femme inoffensive appelée Elise Turpel, de Granville, qui avait l’habitude de déchirer ses vêtements. On l’a complètement déshabillée, on lui a attaché les mains et les pieds, ses mains derrière le dos, dans une chambre sans lit, dans le vieux pavillon F, lors d’une froide nuit de décembre 1874. Le lendemain matin, elle a été retrouvée morte, recroquevillée dans un coin. On m’a appelée pour que je lui délie les mains et les pieds. Elle n’avait pas reçu la visite du directeur ou du médecin assistant avant de mourir. Il n’y a pas eu d’enquête : le médecin a dit qu’elle était morte de crampes. »
Vous pouvez lire le témoignage de Kate Cameron ainsi que d’autres documents d’enquête dans la section Archives du mystère Jérôme.
Pour utiliser ce témoignage et d’autres sources du même type avec vos élèves, utilisez notre CyberMystère 27, Jérôme a-t-il été maltraité?, un défi de pensée critique pour les élèves de 16 à 18 ans qui aborde le traitement des personnes souffrant de maladie mentale.
Une manchette du Daily Echo à la mort de Jérôme en 1912
L’illustration de La Gazette : Le mystère de la maison Redpath
Un de nos sites web est celui du Mystère de la maison Redpath. Deux membres de l’une des familles les plus riches du Canada sont morts, tués par balle le 13 juin 1901. Ada Maria Mills Redpath, 59 ans, veuve de l’industriel John James Redpath, et son fils de 24 ans, Jocelyn Clifford Redpath (surnommé « Cliff »), sont tués par balle dans la chambre à coucher d’Ada, dans la maison familiale des Redpath située en plein cœur du Golden Square Mile (le Mille carré doré), le quartier huppé de Montréal. Excepté ces faits, il est difficile de savoir ce qui s’est réellement passé.
Le mariage de George Drummond Redpath et d’Alice Stiles Mills (Redpath Sugar Museum)
Les mariages des familles du Golden Square Mile étaient des célébrations fastueuses à la fin du dix-neuvième siècle. Cette photographie illustre le mariage entre deux familles prestigieuses de Montréal, le 29 mai 1867, à Shanklin, dans l’île de Wight, en Angleterre. Ada Maria Mills Redpath et John J. Redpath, que l’on peut voir à la gauche et à la droite des mariés, assistaient au mariage de la sœur d’Ada, Alice Stiles Mills, au frère de John J. Redpath, George Drummond Redpath.
Nos chercheurs ont rassemblé plusieurs photos, peintures et dessins reliés au mystère de la maison Redpath. Les photos incluses dans nos archives numériques sont idéales pour des projets étudiants.
Le mystère de la maison Redpath lève le voile sur la vie des personnes très fortunées au tournant du 20e siècle à Montréal ainsi que la vie de leurs serviteurs. Il y est question de loyautés et de tensions familiales, de santé et de maladie ainsi que de l’environnement bâti des grandes maisons, des hôpitaux et des monuments à cette époque. Vous pouvez enquêter sur ces meurtres avec vos élèves en utilisant les trois CyberMystères conçus pour utilisation en classe.
Des nouvelles de nos partenaires : l’Université Concordia
par Ronald Rudin
Histoires retrouvées est un projet réunissant des récits peu connus de l’histoire du Canada. Le projet transforme ces récits en œuvres d’art montrées sur des sites qui ont un lien avec l’histoire. Le processus est documenté dans une série de courts métrages. Dirigé par Ronald Rudin, professeur au Département d’histoire de l’Université Concordia et basé au Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN), le projet Histoires retrouvées encourage la population canadienne à se demander pourquoi on se souvient de certaines histoires alors que d’autres sont perdues et comment les récits sur le passé sont racontés dans l’espace public.
À l’occasion du 150e anniversaire du Canada, le projet Histoires retrouvées a conçu quatre nouveaux épisodes pancanadiens qui permettent d’entendre les voix de personnes ayant relativement peu de pouvoir : les Premières Nations, les Inuits, les Acadiens, les personnes souffrant de déficience ou de maladies ainsi que les immigrants visibles. Nous avons travaillé avec ces communautés afin que leurs récits puissent être vus par un public plus vaste grâce aux films lancés récemment sur notre site web.
Les quatre nouvelles histoires illustrées dans cette photo composite sont (de la 1re rangée à gauche) « Yee Clun et le Code du travail des femmes blanches à Regina »; « L’enlèvement des garçons Stó:lō pendant la ruée vers l’or du fleuve Fraser »; « La lèpre sur l’île Sheldrake au Nouveau-Brunswick »; et, « Du Grand Nord vers l’hôtel Southway Inn d’Ottawa ».
En plus de ces nouveaux films, le projet Histoires retrouvées propose un volet pédagogique, Enseigner les histoires retrouvées. Le matériel a été préparé par nos conseillers pédagogiques Scott Pollock et Ruth Sandwell qui est aussi codirectrice des Grands Mystères de l’histoire canadienne. La section Enseigner les histoires retrouvées regroupe des plans de cours et des sources historiques destinés aux élèves de niveau intermédiaire et secondaire. La première série de leçons aborde l’histoire de Thomas Widd, un homme qui souffrait de surdité et qui a fondé la première école protestante pour les personnes sourdes à Montréal.
Les plans de cours sur Thomas Widd incitent les élèves à réfléchir aux raisons pour lesquelles ce récit particulier a été « perdu » et les invitent à commémorer l’histoire de Thomas Widd à l’aide de repères historiques, tels que des monuments. Les élèves ont l’occasion d’affiner leurs aptitudes en pensée historique, car ils travaillent avec des sources et apprennent à poser des questions pertinentes sur le lien qui existe entre le passé et le présent. Dans les prochains mois, nous offrirons des plans de cours de quatre nouvelles histoires. Cela permettra aux enseignants de choisir l’épisode le plus signifiant pour leurs élèves.
Capture d’écran de la page d’accueil du site Histoires retrouvées
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