Cela fait 50 ans que l’affaire Norman suscite la controverse. Cela a entraîné la publication d’un certain nombre de livres et d'articles qui, chaque fois, étudient et évaluent la preuve de nouveau. Pour ce faire, certains sont remontés jusqu'aux années 1930, une période de grands changements dans le monde entier. Puisque cette période était très chargée au plan politique, les souvenirs et les récits de ce moment historique doivent être examinés avec grand soin pour y décerner toute distorsion politique. Les discours publics et les souvenirs de Lester Pearson, qui a été à la fois un fonctionnaire du ministère des Affaires extérieures et un politicien, devenant même premier ministre du Canada, sont également inclus. Les mémoires politiques servent souvent à se défendre des actions passées. Dans le cas de Pearson, vous voudrez peut-être examiner la précision et la fidélité de ses souvenirs des évènements qui ont mené au suicide de Herbert Norman.
Le site comprend un document bien particulier. Ce sont les explications d'Emma Woikin sur les raisons qui l’ont poussée à donner de l’information à l’URSS, explications qui ont été données à la Commission royale d’enquête Kellock-Taschereau en février 1946. Ce document constitue un autre type de source, un témoignage à une commission royale d’enquête. De grandes parties de la preuve de la commission ont été publiées dans des livres. Avant de témoigner, les suspects avaient été mis en état d’arrestation par la GRC et avaient été soumis pendant des jours à des interrogatoires en secret. Parmi les personnes qui étaient emprisonnées en secret se trouvait Emma Woikin, une jeune Canadienne d’origine doukhobor. Mettez-vous à sa place, alors qu’elle devait faire face à une énorme pression sans la présence d’un avocat et sans pouvoir parler à des amis ou à sa famille, et ce, pendant plusieurs jours. Son témoignage a été ultérieurement utilisé pour la condamner pour violation de la Loi sur les secrets officiels. Le rapport de la Commission royale d’enquête contenant le témoignage de Woikin, une fois publié, est devenu une arme puissante de la guerre froide contre le communisme.