Roderick Finlayson
par Jock Paul
Membre du grand jury qui a entendu le procès de Tshuanahusset
Roderick Finlayson est né en 1818, fils d’un berger du Ross-Shire, au nord de l’Angleterre. Il y a reçu son éducation, puis est parti par bateau de Glasgow en juillet 1837 et atteignit New York au début de septembre. Dès son arrivée à New York, il a rencontré un parent, événement qui allait modifier le cours de sa vie. Le parent a réussi à faire admettre le jeune Roderick comme apprentis commis à la Compagnie de la baie d’Hudson. C’est par steamer, par diligence, par canot, chariot à cheval, par steamer encore, par le premier chemin de fer du Dominion, par bac, et finalement en calèche, une initiation variée pour tout nouveau membre de la colonie, que Roderick Finlayson a atteint sa destination; le siège social de la compagnie au Canada, à Lachine, sur le fleuve Saint-Laurent. Il a travaillé à la caisse jusqu’à ce que se présente une ouverture au poste d’Ottawa, où il travailla dans un magasin, troqua avec les indigènes et se familiarisa avec la façon de faire de la compagnie. Au début de 1839, on l’a enjoint de s’apprêter à se joindre à une brigade de quatre canots faisant route vers l’ouest au-delà des Montagnes rocheuses, jusqu’au district de Colombia. Il est arrivé sur la côte ouest, à Fort Vancouver, en novembre, un bon six mois plus tard. Il a été responsable d’une scierie durant l’hiver et il a passé le printemps suivant à bord du Beaver , sous le commandement de James Douglas.
Le Beaver patrouillait la côte ouest de la Colombie-Britannique d’aujourd’hui. Finlayson a passé les deux années suivantes à gérer des postes de traite, un à Fort Durham, l’autre à Fort Stikeen. Dans son autobiographie, Finlayson raconte un affrontement intense avec les indigènes de Fort Durham, les décrivant comme une « race sauvage et turbulente de sorte qu’ils n’en admettaient que quelques-uns à la fois à la barrière pour le commerce ». Il relate la manière dont certains les confondaient avec des Américains avec qui ils s’étaient querellés quelques années auparavant et comment « dans cette optique, un guerrier de la tribu a essayé de se forcer un passage à la barrière où certains de la tribu regardaient le garde barrière (originaire des îles Sandwich) faire de son mieux pour lui bloquer le chemin, sans réussir. C’est alors que je suis venu à la rescousse, pistolets à la ceinture, et que j’ai repoussé de force, ce type à l’extérieur, ce faisant, j’ai été frappé avec une trique et, dans le feu de l’action, je suis passé à l’extérieur de la barrière où j’ai été retenu par une bande de sauvages en furie qui m’ont entraîné à une certaine distance de la barrière, lorsque j’ai commandé le tir à blanc des canons du bastion pour les effrayer. Sur ces entrefaites, j’ai réussi à m’adosser à un arbre, j’ai dégainé mes pistolets, puis menacé de tuer quiconque essaierait de s’emparer de moi. Ma face était couverte de sang et gravement blessée. Le tir provenant du bastion a tellement effrayé ces bonhommes que j’ai pu regagner le fort. »
Au cours de l’été de 1843, la Compagnie de la Baie d’Hudson avait constaté que le Beaver pouvait s’occuper de tout le commerce de Fort Durham et de Fort Stikeen de sorte qu’ils ont été démantelés. Le personnel des postes abandonnés, environ cinquante hommes, a été affecté à Fort Victoria et M. C. Ross en a été nommé responsable. Au mois de mars suivant, M. Ross est mort, de sorte que Finlayson est devenu le responsable du fort. Sous sa gouverne, le rôle du fort s’est diversifié. L’agriculture a occupé une place prépondérante et les relations avec les indigènes se sont consolidées. Finlayson raconte encore fièrement avec maints détails un conflit soulevé, lorsque des indigènes eurent tué le bétail de la Compagnie. Il décrit la manière par laquelle il s’assure d’abord que la hutte du chef est vide, puis « J’ai fait feu avec un canon de neuf livres rempli de raisins et dirigé le jet sur la hutte du chef, laquelle a volé en éclats comme s’il s’agissait d’une explosion il s’ensuivit de tels hurlements que je croyais que certains d’entre eux avaient été tués j’étais soulagé lorsque l’interprète est revenu et m’apprit que personne n’avait été tué, mais qu’ils avaient été fortement effrayés, ne sachant pas que nous disposions d’armes aussi destructrices. »
Finlayson est demeuré surintendant du fort jusqu’en 1849, l’année de la colonisation de l’île, lorsque James Douglas est arrivé de son dépôt sur la rivière Columbia pour prendre la direction du poste. En 1849, Finlayson a épousé Sarah Work, la deuxième fille d’un collègue de la Compagnie de la baie d’Hudson, soit John Work. Finlayson a continué d’occuper une position dominante à la Compagnie de la baie d’Hudson comme comptable en chef, c’est pourquoi on lui a demandé de faire partie du jury au procès pour meurtre de William Robinson. Il a conservé son poste de comptable en chef jusqu’en 1862, se permettant une courte absence pour visiter la Grande-Bretagne et ses parents en 1861. À sa propre demande, il a été nommé surintendant aux affaires internes de la Compagnie, poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 1872. Finlayson mourut le 29 janvier 1892.
Notes :
Roderick Finlayson, "An Autobiography of Roderick Finlayson: A Retired
Officer of the Hudson's Bay Company," Washington Historian
vol.1-vol.2 (October, November, December, 1900, January 1901).
Library Division, Provincial Archives of British Columbia, Newcombe Collection, Biography of Roderick Finlayson, 1981.
Sixty Years of Progress in British Columbia, Brief Biographical Data and Photographs, 1913 (Victoria). Canadian Institute for Historical Microreproductions, 73748, vol.1, First Plate.