Pourquoi ce document existe-t-il?
Contrairement aux enquêtes, aux procès criminels, aux dossiers d’homologation et aux testaments, les journaux, dans ce qui est maintenant le Canada, n’ont pas été créés par le gouvernement en vue de documenter un événement particulier ou un genre d’événements, d’une manière régulière et uniforme. Contrairement à d’autres sources, les journaux ne se limitaient pas à décrire les comportements jugés si inhabituels ou inacceptables qu’ils entraînaient tout un ensemble de procédures (comme une enquête ou un procès en cour) afin de les régler. Les journaux quotidiens ont été créés pour dire à la société des choses à propos d’elle-même et qu’on considérait digne d’intérêt pour ceux qui achetaient et vendaient les journaux. Les journaux du dix-neuvième siècle, contrairement aux journaux citadins de notre univers multimédia, comportaient fréquemment une couverture très détaillée d’une gamme beaucoup plus vaste d’activités – les transcriptions de la preuve présentée en cour, par exemple ou le contenu complet de la réunion du conseil municipal ou l’information indiquant qui visitait qui, du « vieux pays ». Ceux qui voulaient de la publicité pour des produits ou des services tiraient plein avantage de la popularité des journaux et des réclames, des annonces classées et autres, ce qui fournit à l’historien une source d’information riche quoique mondaine, à tout moment du quotidien autre que les histoires de la page couverture.
Contrairement aux journaux d’aujourd’hui, les journaux du dix-neuvième siècle étaient fréquemment supportés financièrement par certaines factions politiques qu’ils mettaient en valeur, autant que par les revenus tirés de la publicité et de la vente des journaux. Comme les journaux contenaient une si vaste gamme de renseignements -- locaux, régionaux, nationaux et internationaux – des générations de canadiens ont conservé les journaux dans les bibliothèques et dans les archives, ce qui nous aide à comprendre de nombreux aspects de notre passé collectif.
Pourquoi utiliserions-nous cette source?
Les journaux contiennent une abondance de renseignements qui peuvent nous aider à comprendre autant les aspects particuliers que généraux de l’histoire économique, sociale et culturelle du Canada. Mais, est-ce qu’on devrait tout croire? Il existe plusieurs raisons pourquoi nous ne devrions pas. La soif de nouvelles et le manque d’information au dix-neuvième siècle, signifiait souvent que la rumeur et les houi-dire étaient publiés comme étant des faits. Le 3 juillet 1869, le British Colonist a fourni des renseignements précis au sujet de l’exécution de Tshunahuasset, renseignements contredits par plusieurs autres reportages de journaux et documents gouvernementaux. Au dix-neuvième siècle, plusieurs journaux étaient financés et supportés par des factions politiques et « la nouvelle » était présentée dans une vision partisane, pour des fins explicitement politiques. Le contenu des journaux était également biaisé par le postulat culturel régissant ce qui méritait d’être signalé dans les nouvelles; plusieurs aspects de la vie au dix neuvième siècle au sujet desquels on aimerait lire -- diète, les expériences des femmes et des enfants ou les histoires de « bonnes nouvelles » sont rarement discutées.
Les vieux journaux ne sont pas toujours faciles à lire. Quelquefois, ils sont effacés et d’autres fois, ils sont si fragiles que des morceaux s’émiettent au toucher. Afin de les préserver, on a reproduit plusieurs journeaux sur microfilms, mais le résultat n’est pas toujours clair et il manque souvent des mots à l’endroit des plis. Lorsque les mots n’étaient pas clairs, nous avons inséré [illisible] dans le texte.
Paradoxalement, ces difficultés constituent l’atout majeur des journaux comme source historique. Bien qu’on doive toujours vérifier l’exactitude documentaire du contenu des journaux contre d’autres sources, les journaux peuvent nous en apprendre beaucoup sur ce que plusieurs pensaient mériter discussion dans un forum public, si on sait lire avec un esprit critique. Ils illustrent les conditions dans lesquelles des idées étaient émises et traitées, ce qui nous donne un aperçu, non seulement de quelles importantes questions sociales, culturelles et politiques étaient soulevées, mais également de quelle manière les gens les comprenaient. Et, alors comme aujourd’hui, la publicité des journaux et les lettres au rédacteur en chef peuvent mettre en relief certaines des préoccupations quotidiennes au cours du dix-neuvième siècle.
Comment trouve-t-on cette source et comment l’utilise-t-on?
En dépit des difficultés de communication sur de longues distances qui avaient cours au dix-neuvième siècle, il y avait un certain nombre de journaux dans la Colombie-Britannique coloniale, chacun couvrant aussi bien les nouvelles internationales que les nouvelles locales. Un grand nombre de journaux ont été publiés au cours du dix-neuvième siècle et plusieurs d’entre eux ont survécu sous la forme de microfilms. Un important journal de la Colombie-Britannique du milieu du dix-neuvième siècle, utilisé sur ce site Internet, était le Victoria Colonist (le British Colonist et le Daily Colonist) qui a commencé sa publication en 1858 et qui est encore imprimé aujourd’hui, sous le nom de Victoria Times Colonist. D’autres journaux utilisés ici comprennent le Victoria Chronicle, le New Westminster British Columbian et le Victoria Gazette. On retrouve sur l’Internet l’histoire des journaux de la période coloniale dans la section Resources de Victoria's Victoria, mais la meilleure façon de rechercher un grand nombre de journaux historiques offerts aux chercheurs de la Colombie-Britannique est d’utiliser le BC Legislative Library Newspaper Index.
On retrouve un répertoire du British Colonist entre 1858-1918 sur l’Internet, à partir de la section Resources de Victoria's Victoria. Le BC Legislative Library Newspaper Index qui couvre la majorité des journaux de Colombie-Britannique durant la période 1900-1970 avec mises à jour pour 1970-1980 et 1980-1990 est offert sur microfilm dans la plupart des bibliothèques publiques importantes et celles des universités. Le répertoire de 1900-1970 (sauf les deux suppléments de dix ans) est également offert dans les BC Archives.
Le BC Legislative Library Newspaper Index continue son travail de conservation par microfilms et utilise un répertoire en ligne qui couvre la période de 1991 jusqu’à présent (avec des mises à jour quotidiennes) et est disponible au site Internet http://www.llbcnews.leg.bc.ca/. On trouve également un répertoire antérieur à 1900 (BC Archives and Records Service Newspaper Index (BCARS) 1850-1900) disponible sur microfilm aux BC Archives.
On peut chercher dans les journaux historiques un utilisant le titre et l’endroit de publication, et en procédant ainsi, il n’est pas difficile de trouver les journaux. L’utilisation des journaux n’est pas tellement facile et cela ne tient pas seulement à la piètre qualité des machines à lire à travers la province. La plupart des journaux, sauf le Colonist, ne sont pas répertoriés au dix-neuvième siècle ce qui complique la recherche d’un sujet, d’un événement ou d’une personne en particulier. L’historien Daniel P. Marshall a affirmé que les avantages tirés d’un répertoire ont produit des résultats inattendus sur l’histoire de la Colombie-Britannique. En effet, en raison de la facilité relative à trouver des renseignements au sujet de certaines personnes ou de certains événements par l’intermédiaire du répertoire du Colonist, les chercheurs ont eu tendance à percevoir l’histoire de la région par les lentilles biaisées des politiques explicites de réforme libérales du Colonist.