DIX OFFICIERS À CHEVAL, 100 ASSISTANTS, UNE SAISIE;
DES CAMIONS TRANSPORTENT LES BIENS MEUBLES DES DOUKHOBORS À FORKS

La Cour saisit les biens des Douk pour payer les amendes
Traverses de voies ferrées, ciment, machinerie, équipement de bureau, tout est emporté
DES FEMMES AFFOLÉES PLEURENT; AUCUNE OPPOSITION

Un chef local commence à se dévêtir, mais change d’idée

Grand Forks, 12 avril – La voie principale qui mène de la propriété des Doukhobors à un entrepôt du centre-ville a été la scène hier d’un flot continu de camions remplis des biens meubles saisis par les officiers du gouvernement dans le but de recouvrer des amendes de plus de 4000 $ imposées par la Cour mardi aux membres de la Christian Community of Universal Brotherhood pour refus d’envoyer leurs enfants à l’école.

L’inspecteur W. R. Dunwoody était responsable de la saisie et il était accompagné d’une demi-douzaine de lieutenants, tous à cheval. De plus, il comptait sur 10 officiers réguliers provenant d’autres districts et il avait réquisitionné une centaine d’hommes provenant de chantiers routiers et d’ailleurs pour aider à titre de constables spéciaux.

Ils ont commencé par l’entrepôt

Ils sont partis à 11 heures du matin avec plusieurs camions et autres véhicules motorisés et ils ont fait les premières saisies à l’entrepôt des Doukhobors.

Ils ont d’abord saisi cinq chargements de traverses de voie ferrée qui étaient sur une bretelle d'accès et ensuite ils ont pris le contenu de l’entrepôt, soit de l’équipement de bureau, du ciment, des quantités de pois et de fèves, deux vieux moteurs et d’autres pièces de machinerie.

Coochin s’arrête à la vue du fouet

Le silence absolu et l’absence complète de résistance étaient inquiétants. Ni la police ni la population ne peut comprendre car les Doukhobors se sont toujours ardemment défendus dans le passé. On ne sait pas encore si cela faisait partie d’un plan ou si c’est la force écrasante qui accompagnait les officiers afin d’exécuter les ordres de la Cour qui les a désemparés.

Seuls une poignée de Doukhobors sont venus à l’entrepôt.

Quelques femmes pleuraient désespérément et P. Coochin, un des chefs de la colonie locale, a protesté lorsqu’ils ont pris une boîte d’outils; il a alors ôté son manteau et a dit aux officiers qu’ils leur donneraient aussi leurs vêtements. Un large fouet dans les mains d’un des officiers laissait supposer certaines choses et il a remis son manteau.