LA TRAG�DIE.

Incarc�ration des prisonniers

ILS SERONT JUG�S � LA COUR D’ASSISES.

Le samedi 13 mars.

Une immense foule s’est mass�e au palais de justice pour entendre les magistrats rendre leur d�cision cet apr�s-midi. Les prisonniers ont �t� amen�s dans le tribunal menott�s deux � deux et ont investi le banc des jur�s, lib�r�s des menottes tout le temps qu’ils �taient devant le tribunal. Ils affichaient tous un air inquiet, rong� par les soucis et, de toute �vidence, attendaient impatiemment que soit prononc� le jugement des magistrats. Peu apr�s, les magistrats sont entr�s dans la Cour et ont pris place.

[...] Ma�tre Peters s’est ensuite adress� aux prisonniers selon la formule pr�vue par la loi, leur demandant tour � tour s’ils avaient quelque chose � d�clarer. Les prisonniers lui ont tous fait la m�me r�ponse uniforme � Je n’ai rien � d�clarer. �

Ma�tre Peters a ensuite rendu la d�cision de la Cour, comme suit : � L’interrogatoire des t�moins, men� par les avocats comp�tents tant du c�t� de la poursuite que de la d�fense, �tant maintenant termin�, nous avons jug� que les preuves accablaient suffisamment les prisonniers � pr�sent devant nous pour les envoyer subir leur proc�s devant un tribunal sup�rieur. Nous incarc�rons alors James Carroll, John Kennedy, Martin McLachlin, James Ryder, John Purtell et Thomas Ryder � la prison commune dans l’attente de leur proc�s � la cour d’assises, o� ils seront reconnus coupables ou acquitt�s par le juge et le jury.

M. Macmahon � J’aimerais demander � Leurs Seigneuries puisque vous les incarc�rez d’accepter le cautionnement dans les cas de John Kennedy, Martin McLachlin, Thomas Ryder et James Ryder pour leur comparution aux assises. Les preuves qui p�sent contre eux sont si l�g�res que j’estime qu’il n’y aura pas d’objection.

Ma�tre Peters - Nous n’avons pas d’objection si la Couronne n’en a pas.

M. Hutchinson � Je dois m’opposer � la d�claration de mon �minent confr�re, qui dit que les preuves contre eux sont l�g�res. Au nom de la Couronne je m’oppose tout � fait � leur cautionnement. Les prisonniers peuvent en faire la demande au juge de Toronto selon la proc�dure habituelle.

M. Macmahon � vous ne les lib�rez donc pas sous caution?

Ma�tre Peters � Je ne pense pas que nous en ayons le droit � moins que la Couronne y consente.

Les prisonniers ont alors �t� menott�s, mais il a �t� extr�mement difficile de faire �vacuer la salle, car les amis des prisonniers se pr�cipitaient vers eux pour leur serrer la main.

Lors d’une conversation avec Kennedy apr�s que le jugement a �t� rendu, il a d�clar� � notre journaliste que s’il y avait des frais rattach�s � la demande de cautionnement au juge il pr�f�rait attendre en prison jusqu’aux assises, qui se tiendront sous peu.

Source: Unknown, "The Tragedy - Committal of the Prisoners," London Advertiser, mars 13, 1880.

Retour à la page principale