Livre de copies de lettres de Charles Hutchinson, 1881-2
p. 301-2
22 oct. 1881 Me J G Scott, c.r., Toronto
Monsieur, Objet : affaire de l’incendie criminel de Donnelly
[...]consid�rant la nature de William Donnelly qui, peu importe les fautes qu’il peut avoir commises, n’a jamais �t� consid�r� autrement que comme un homme d’une astuce exceptionnelle. Il me semble que, m�me s’il avait pr�vu de br�ler la grange de Stanley, il aurait accompli son dessein d’une fa�on tr�s diff�rente et n’aurait pas utilis� un instrument tel que M. West. Par ailleurs, il ne fait aucun doute qu’une intimit� consid�rable liait les deux hommes, Wm Donnelly ayant depuis quelques mois, en ma connaissance et avec mon accord tacite, employ� West pour surveiller les faits et gestes des membres du comit� de vigilance dans l’espoir de d�couvrir quelque preuve ou d’obtenir un renseignement utile. Dans la poursuite de ce but, West et Pat Donnelly se sont pas mal fr�quent�s et on m’a dit qu’� un moment ils se sont enferm�s dans le grenier de la c�l�bre �cole Cedar Swamp, alors qu’une r�union du comit� de vigilance y �tait pr�vue. [...] Comme je connais William et Patk Donnelly, ils avaient d�s le d�but l’id�e de traduire les meurtriers en justice de par la loi et je les ai souvent entendus r�pudier l’id�e d’avoir recours � des moyens ill�gaux pour obtenir vengeance envers les meurtriers de leur famille. Ils sont tous deux des hommes raisonnables, poss�dant � mon avis plusieurs bonnes et estimables qualit�s. Patk Donnelly a toujours �t� d’un bon temp�rament. Il est parti tr�s t�t de la maison et est un m�canicien dou�, ayant fait son apprentissage chez M. Campbell, maire de cette ville et notre plus grand fabricant de chariots, etc. Au moment de la pr�sum�e tentative d’incendie, Patk vivait � Alymer, o� il avait un emploi permanent bien r�mun�r�. [...] En ce qui concerne l’affaire de l’incendie, j’ai de s�rieux doutes. Il est assez probable que Robert Donnelly ait pu tomber dans le pi�ge de West, car c’est un homme b�te, pas vraiment plus plus qu’� demi fut�, mais que William ait agi ainsi, je n’en crois rien. [...] L’opinion publique � Lucan a bien s�r condamn� sur-le-champ les Donnely et a �lev� West au statut de h�ros et de bienfaiteur public, mais je ne peux m’emp�cher de penser que c’est un tra�tre et que toute l’affaire a �t� forg�e pour attraper ces pauvres Donnelly, ses meilleurs amis depuis son arriv�e � Lucan, et pour se faire un nom -- une certaine r�putation selon leurs ennemis mitig�s. Malheureusement, il y a eu beaucoup d’incendies derni�rement dans les limites et � proximit� de Lucan. Certains sont sans aucun doute l’�uvre d’incendiaires et les Donnelly sont soup�onn�s de les avoir tous allum�s. Mais les incendies sont survenus avant leur retour � Lucan, ils ne peuvent donc pas y �tre li�s, et les incendies criminels sont, h�las, chose trop commune partout. [...]
Veuillez agr�er, Monsieur, mes salutations distingu�es,
Charles Hutchinson, procureur local