UNE GRAVE OFFENSE

M. William Donnelly a �crit deux lettres � l’Advertiser de London au sujet du proc�s en instance pour le meurtre commis � Biddulph. Ayant donn� la parole � une partie selon une pratique fort inhabituelle de publier des articles sur une question de vie et de mort qui sera bient�t jug�e par un jury, l’Advertiser n’a eu d’autre choix que d’accepter la demande de publication d’une r�ponse de l’autre partie. Notre excellent confr�re, cependant, n’en est pas moins responsable, devant la Cour qui se pr�pare � juger de l’affaire, pour l’offense qu’il a commise en r�p�tant en la pr�sence m�me des juges et du jury, la violence factieuse qui a �t� manifest�e depuis le d�but pour que les hommes accus�s du meurtre soient jug�s devant la col�re du peuple. L'unique partie de cette correspondance qui nous est tomb�e sous la main est un passage d’une r�ponse de M. Carroll; et elle est, nous devons le dire pour �tre justes envers l’Advertiser , acceptable, si toute r�f�rence aux m�rites du sujet peut l’�tre � pr�sent. Elle va comme suit :

Nous sommes pr�ts � subir notre proc�s devant un jury impartial, et exigeons au nom de la loyaut� et de la justice communes qu’aucune tentative ne soit faite pour l’influencer en notre d�faveur. Ni nous ni nos amis n’avons tent� d’influencer l’opinion publique en notre faveur. Nous sommes demeur�s silencieux pendant que des colonnes et des colonnes de calomnies envers nous-m�mes, notre pr�tre, nos amis, notre nationalit� et notre communaut� n’ont pas �t� r�fut�es. Nous n’avons m�me jamais insinu� que les crimes de la famille Donnelly (si cruels et affreux soient-ils) justifiaient leur assassinat. Pourquoi alors exige-t-on (du moins indirectement) que nous soyons punis parce que, comme cela a �t� all�gu� (bien que ce soit faux), d’autres, avec la majorit� de qui nous n’avons aucun lien, auraient fait du mal?

Si la discussion qui a cours dans les journaux de London sur la culpabilit� ou l’innocence d’hommes sur le point de subir un proc�s devant un jury de London qui d�cidera de leurs vies, est excusable de la part de l’Advertiser , elle peut conna�tre une certaine att�nuation dans la mod�ration des mots susdits de M. Carroll. Toutes ces � colonnes de calomnies envers nous-m�mes, notre pr�tre, nos amis, notre nationalit� et notre communaut� � ont �t� adress�es aux prisonniers comme une d�claration v�ridique de leur part; mais cette v�rit� ne sugg�re pas tellement la gentillesse, pour ne pas dire la m�chancet�, car elle se r�v�le dans le fait que la pers�cution licencieuse a �t� r�p�t�e dans toutes les discussions de la question par un journal de London au moment de s�lectionner parmi ses lecteurs les membres du jury sur le point d’�tre appel�s � d�cider si ces prisonniers seront ou non condamn�s � mort.

Source: Unknown, "A Great Offence," Irish Canadian, septembre 15, 1880.

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