Déposition de William T. Williams, février 1880
WILLIAM T. WILLIAMS. — Je suis le chef de la police municipale; j’ai été engagé par les autorités pour enquêter sur cette affaire; aux environs de midi le mercredi 4 février, je suis allé à Lucan l’après-midi : j’y suis allé avec l’inspecteur Phair en boghei et l’inspecteur Murphy a pris le train; nous sommes arrivés vers quatre heures; je suis parti de Lucan pour me rendre à la ferme des Donnelly; les corps étaient là à ce moment, il semblait y en avoir quatre : l’un près de la porte d’entrée et trois dans la cuisine; j’ai inspecté la pièce à fond : nous avons cherché des crânes : il n’y en avait apparemment qu’un seul; je l’ai pris dans ma main et il s’est effrité : les corps étaient tout brûlés : je n’ai rien trouvé d’autre qu’une mare de sang à environ 6 pi de la porte d’entrée; il y avait trois petites mares qui se touchaient presque : nous sommes revenus à Lucan à la brunante : j’ai dit à un vieil homme de trouver une boîte et d’y mettre les corps : je pense que le jury y est allé; je n’ai pas vu le coroner à ce moment; je l’ai vu quand je suis revenu à Lucan; aussi vu les constables Hodge et Pope; les ai consultés et je pense que je suis allé avec le coroner peu après le début de l’enquête; soit juste avant ou immédiatement après; je pense que c’était après l’enquête; j’ai vu Wm. Donnelly, j’ai eu une longue conversation avec lui : il m’a dit ce qui s’était passé chez lui à propos de la mort de son frère; je lui ai demandé s’il avait la moindre idée de la raison de tout ça : il a dit qu’il y avait deux bandes dans l’histoire : que l’une était allée chez son père et l’autre chez lui; je lui ai demandé s’il connaissait l’un des hommes qui étaient chez lui : il m’a dit qu’il était sûr d’en avoir reconnu quatre; je lui ai demandé leurs noms : il m’a dit qu’il était certain d’avoir vu Kennedy, Jim Ryder, Martin McGloghlon et Carroll le constable : il a dit que c’étaient McGloghlon et Ryder qui avaient tiré sur son frère : qu’il les avait entendus à la porte : qu’il avait soulevé le rideau pour regarder dehors et avait vu Kennedy juste à côté de la fenêtre et Carroll entre là et la grille; et que Kennedy a dit le beau-frère est facile maintenant ou finalement : s'il a dit Ryder aussi j’ai oublié; je n’ai pas pris ça en note; que juste après les coups de feu il a entendu Carroll dire à qui le tour; il ne m’a pas dit laquelle des remarques a été faite en premier, et je ne lui ai pas demandé : qu’il en a vu trois de plus, près de la grille de la clôture; et qu’il pensait que l’un d’eux était le gros Heenan; j’ai présumé qu’il parlait du gros Anthony Heenan; il a dit qu’il pensait que l’un des autres était Pat Ryder; je ne sais plus s’il a parlé de l’autre ou non; je l’ai questionné à leur sujet et il a dit qu’il n’était pas sûr de leur identité;
[…] il a dit que quelque temps après avoir été couché, il a entendu John traverser sa chambre : et que John lui a dit qui frappe à la porte et crie au feu, Will; John a traversé sa chambre et est allé dans la cuisine; il a entendu le cri plusieurs fois encore : ça criait au feu, au feu, ouvre la porte Will : je lui ai demandé qui est-ce qui disait ça : il a dit qu’il avait entendu McGloghlon et James Ryder dire tous les deux la même chose; que tout de suite après que son frère a ouvert la porte, il a entendu deux fortes détonations coup sur coup; que son frère a dit Will, je suis touché; Seigneur ayez pitié de son âme ou quelque chose comme ça; il s’est tu de peur de se faire tirer dessus; il a dit qu’il ne s’est pas levé mais que sa femme oui; qu’elle a dit qu’elle se lèverait, peu importe si on lui tirait dessus ou non; qu’elle a entendu le sang dans la gorge de John; que Hogan a dit à [William] avant que sa femme se lève de rester couché sans bouger : que c’était lui qu’ils voulaient; la femme s’est levée et a allumé la chandelle; qu’il a dit à Hogan, Hogan John s’est fait tirer, ramène-le à l’intérieur; et Hogan a été le chercher en rampant et l’a ramené jusqu'à la chambre de William; et Hogan s’est lui-même couché là jusqu’au matin, ayant peur de se lever : il a dit que juste après que les coups ont été tirés il a soulevé le rideau et jeté un coup d’œil dehors : il a dit qu’il a tiré le coin du rideau près de l’endroit où il était couché et a regardé dehors : il m’a décrit ça après coup quand je suis allé chez lui : la distance entre le coin du mur et la fenêtre est d’environ deux pieds et quatre pouces; la tête du lit était au nord; qu’il s’est redressé dans le lit et a levé le coin du rideau un tout petit peu et a regardé dehors; c’est à ce moment qu’il a vu Kennedy et les autres; il a vu Kennedy juste de l’autre côté de la fenêtre : que Carroll était près du coin de la saillie de la maison : c’est à ce moment qu’il a entendu ce que j’ai dit qu’il avait entendu; j’ai regardé par la fenêtre pour voir si je pouvais voir le montant de la porte et oui; je pouvais le voir par la fenêtre d’où Donnelly a dit qu’il avait vu Carroll; un homme couché dans le lit comme il a dit qu’il était lui-même couché peut facilement se redresser et regarder dehors de la façon qu’il m’a dit qu’il avait regardé dehors;
[…] quand je me trouvais dans la chambre après être descendu, M. Thompson est venu à moi et m’a dit je sais, je ne suis pas sorti, je ne peux identifier personne d’autre; je lui ai demandé pourquoi il n’est pas allé sur place quand il s’est levé; il a dit je ne sais pas pourquoi je ne suis pas allé sur place quand je me suis levé et que j’ai vu le feu; la dernière fois que j’y suis allé j’ai examiné le plancher, surtout le dernier vendredi; la première fois où j’y étais la porte entre la chambre avant et la cuisine était grande ouverte; elle s’ouvre en direction opposée de l’escalier vers les chambres à coucher; je l’ai inspectée le vendredi et découvert que quand elle est ouverte aux deux tiers environ, elle touche le plancher; deux personnes peuvent y passer assez facilement, quand la porte est ouverte jusque-là; cette porte est munie d’un loquet à poucier et d’un verrou; le verrou n’avait pas été poussé depuis quelque temps; la gâche qui reçoit le pêne est toute poussiéreuse et rouillée; le verrou n’a pas été utilisé; le loquet à poucier l’a été; la porte d’entrée était fermée le premier jour où j’y suis allé; le dernier jour où j’y suis allé elle était ouverte; la serrure est brisée et le verrou a été utilisé; il y a deux portes dans la cuisine presque l’une en face de l’autre; l’une est au nord, l’autre au sud : elles semblent être utilisées toutes les deux; on voit à l’usure des boiseries du seuil que la porte sud est la plus utilisée; elle est munie d’une serrure et s’ouvre facilement; la serrure fait un petit clic; l’autre porte est munie d’un verrou et mène à la laiterie; le verrou se manie assez facilement; j’ai examiné les portes de la cuisine de très près pour voir si l’une ou l’autre avait été clouée; aucune ne l’avait été, elles sont plutôt propres; pour éclairer la cave, il faut ouvrir la porte nord de la cuisine; c’est sombre quand on n’ouvre pas cette porte; j’ai regardé par la fenêtre de la cuisine et je pouvais très bien voir les ruines de la maison des Donnelly; le plancher du deuxième étage est en parfait état, fait en planches bouvetées, et repose sur de grosses poutres, c’est du bois franc; au centre de la pièce il doit y avoir un poids de près d’une tonne sur le plancher, il y a beaucoup de sacs remplis de grain et un peu plus près de la fenêtre il y a une grosse boîte de grain remplie de choses; j’ai aussi essayé l’escalier, il est très solide et ne grince pas; l’ouverture pour le tuyau de poêle est près du mur nord; il y a une planche d’environ neuf pouces sur quatorze pouces, près du tuyau de poêle, qui est mal clouée : quelqu'un qui se lèverait du lit devrait faire un grand détour pour marcher près de cette planche : quelqu'un qui se lèverait du lit et irait à l’escalier marcherait sur la partie du plancher qui est en bon état; l’escalier est vis-à-vis du centre du lit : du lit jusqu'au sommet de l’escalier, on n’a que deux pas à faire, sur un plancher en bon état.
[…] CHEF WILLIAMS, appelé de nouveau à la barre. — J’étais à la maison de Pat Ryder père, maison des détenus James Ryder et Pat Ryder : j’y ai trouvé un revolver, un sept-coups, produit en preuve; je l’ai trouvé au deuxième étage dans la chambre du garçon; là où on m’avait dit que James et Pat dormaient avec Michael; je l’ai trouvé sur un baril, sur des vêtements propres : il n’était pas caché; j’ai examiné le revolver; j’ai constaté qu’il avait récemment été déchargé; il était propre il n’était pas caché; j’ai examiné le revolver; j’ai constaté qu’il avait récemment été déchargé; il était propre à l’extérieur et sale à l’intérieur; j’ai constaté que six des chambres avaient été déchargées; au cours de l’inspection du revolver, j’ai retiré les chambres et découvert qu’il contenait sept cartouches; qu’autour de la pointe de l’une des cartouches beaucoup de poussière, ce qui voulait dire que cette chambre n’avait pas été récemment déchargée; il n’y avait pas de poussière sur aucune autre cartouche, autour des chambres en général; c’était tout noir, comme couvert de poudre utilisée; les autres chambres étaient propres; c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de poussière autour d’elles comme si elles avaient été récemment déchargées, considérant qu’il y avait de la poudre utilisée autour des bouches des six chambres qui semblaient avoir été déchargées; il était chargé quand je l’ai trouvé; les sept chambres étaient toutes pleines; j’ai retiré les cartouches et trouvé six nouvelles cartouches et une vieille; le cuivre des six nouvelles est propre; et il y a du vert-de-gris sur le cuivre de celle qui a été déchargée; environ un tiers du cuivre sur la vieille cartouche à partir du bout de la balle couvert de vert-de-gris; je n’ai pas trouvé de vert-de-gris sur le cuivre d’aucune autre cartouche; les cartouches produites et sorties des chambres sont telles que lorsque je les ai trouvées dans les chambres; j’ai descendu l’escalier et selon les indications de l’un des frères des prisonniers, j’ai trouvé dans un tiroir de bureau la boîte contenant les cartouches, est produite ici; le tiroir était barré : la boîte m’a été donnée par le frère du prisonnier, Michael, celui qui a mal à un pied; les cartouches de la boîte sont toutes pareilles, tout aussi propres que les six que j’ai trouvées dans la chambre du revolver et elles ont la même apparence; j’ai apporté le revolver et la boîte avec moi et je les ai en ma possession depuis.
Contre-interrogatoire mené par M. MACMAHON.- Quand je transporte un revolver, je le tiens généralement chargé : les chambres du revolver étaient toutes pleines : je n’ai vu aucune douille; nous avons fouillé la maison pendant que j’inspectais l’arme avec Murphy et que je lui disais qu’elle avait été déchargée; le frère m’a dit qu’il avait tiré un coup et il m’a montré à quel endroit dans une planche de la cuisine; le lubrifiant est devenu plutôt noir sur la vieille cartouche, les autres sont assez propres; j’ai retiré la vieille cartouche une fois depuis que je l’ai; j’en ai aussi retiré quelques autres une fois; je les ai retirées le jour où je les ai trouvées, en présence de Murphy et du frère; je ne pense pas les avoir données à Murphy ou au frère; j’ai l’habitude d’examiner les revolvers et les armes à feu en général; il y avait une toute petite quantité de poudre utilisée à l’extérieur de chaque chambre; c’était tout à fait décoloré; c’était noirci; la poudre avait toute été utilisée et c’était simplement l’effet de la poudre; je pense que c’est une de celles que j’avais marquées, car je vois un peu de rouille sur le bord extérieur de celle où j’ai trouvé la vieille cartouche; je ne saurais pas dire à présent dans quelle chambre se trouvait la vieille cartouche qui n’avait pas été déchargée, si je ne l’avais pas marquée; [...]