Personne ne conna�t son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Begbie au gouverneur de la Colombie–Britannique et notes prises par le tribunal au proc�s des six Indiens

[ La prison et le palais de justice � Quesnel, Unknown, BCA A-04033 ]

Notes prises par le tribunal au proc�s des six Indiens – Tellot, Klatsassin, Chessus, Piel ou Pierre, Tah–pit et Chedekki
Regina c. Tah–Pit
Regina c. Klatsassin et Piell ou Pierre
Regina c. Chessus

Quesnellemouth
30 septembre 1864

Cher Monsieur,

Je vous envoie par cette poste une copie des notes que j'ai prises au proc�s des prisonniers indiens qui s'est tenu ici. La culpabilit� et la complicit� des cinq prisonniers dans tous les meurtres ne fait aucun doute et ils devaient �tre consid�r�s comme �tant coupables par la loi, et cela, m�me si nous laissons une large part � l'ignorance et aux coutumes des prisonniers.

Concernant la reddition des prisonniers, une question de la plus haute importance, vous trouverez la d�claration de M. Cox dans les notes sur Regina c. Telloot et autres. J'ai re�u votre lettre du 21 courant ce matin, apr�s que toutes les affaires aient d�j� �t� conclues – et m�me si la question avait �t� �tudi�e, dans une certaine mesure, pendant le proc�s, j'ai pens� qu'il valait mieux interroger en priv� Klatsassin, qui avait �t� le porte–parole lors de la reddition, pour conna�tre son point de vue sur le sujet. J'�tais seulement accompagn� (bien s�r) de Baptiste, l'interpr�te – personne d'autre qui pouvait le comprendre n'�tait pr�sent, sauf moi; et personne n'�tait au courant de l'objet de mon enqu�te. Bien s�r, j'ai parl� � M. Gaggin, que je consid�re responsable des prisonniers (bien qu'il semble exister certains doutes ou malentendus sur ce point et sur d'autres points qui concernent tous les policiers des environs ainsi que le paiement des d�penses etc.). M. Gaggin m'a accompagn� � l'endroit o� les prisonniers �taient emprisonn�s.

M. Cox et Klatsassin m'ont tous les deux laiss� l'impression – en fait, ils ont affirm� express�ment – que ce dernier ignorait compl�tement les cons�quences qui d�couleraient de son entr�e dans le campement de M. Cox le 15 ao�t. Mais on doit observer que jamais Klatsassin, que ce soit au tribunal ou aujourd'hui, n'a accus� M. Cox d'abus de confiance. Je crois que Klatsassin suspecte Alexis (un chef rival qui avait tout � gagner en obtenant une r�compense imm�diate, en r�tablissant la tranquillit� et en �liminant quelqu'un qui d�fiait son autorit�), d'hypocrisie lorsqu'il agissait en tant qu'interpr�te, comme il l'a fait au cours des n�gociations, avant l'entretien et (je pense) aussi lors du premier entretien avec M. Cox � tout le moins. M. Cox semble croire que le bl�me pourrait peut–�tre �tre attribu� � un autre interm�diaire soit seul ou conjointement avec Alexis. Lorsque Baptiste et Fitzgerald sont arriv�s au camp, il n'y a aucun doute que Klatsassin comprenait tout parfaitement, sauf que, selon moi, il croyait qu'il allait avoir l'honneur d'obtenir une entrevue avec Votre Excellence plut�t qu'avec moi. Mais ensuite il a �t� fait prisonnier et l'explication est venue un peu tard. Lorsque je lui ai demand� s'il serait venu s'il avait su qu'il serait d�s lors emprisonn� jusqu'� son proc�s devant moi et qu'il devrait r�pondre ensuite aux accusations pour le meurtre de ces hommes, il m'a r�pondu par la n�gative d'un ton r�solu. Mais lorsque je lui ai pos� la question selon la perspective �nonc�e par M. Cox dans son t�moignage � Qu'auriez–vous fait alors? Vous n'aviez pas de farine, vous ne pouviez chasser, vous n'aviez pas de poisson, vous ne pouviez allumer un feu. Ne seriez–vous pas venu t�t ou tard � quelque prix que ce soit? � Il a imm�diatement et franchement r�pondu oui.

En r�sum�, s'ils n'avaient pas �t� honn�tement captur�s le 15 ao�t, ils auraient �t� sur le point de l'�tre : et je crois qu'ils ont saisi l'id�e d'une rencontre; � laquelle ils ont peut–�tre �t� encourag�s par le cadeau de M. Cox (avant le 15 ao�t ) qui accompagnait le dernier message qu'il leur avait envoy�s, soit deux paquets de tabac. Klatsassin a dit qu'ils ont amen� le tabac au camp de M. Cox le 15 et l'ont fum� � cet endroit (probablement au cours de la p�riode de silence dont fait mention M. Cox dans son t�moignage), ensuite, a dit Klatsassin, nous pensions �tre en s�curit�. Nous avons tous entendu parler du caract�re sacr� du calumet de la paix chez les Indiens de la c�te Est. Je n'avais jamais �t� t�moin de cela ici, en fait, aucune occasion ne s'�tait pr�sent�e. C'est le premier �v�nement qui s'apparente � une guerre depuis 1858. M. Cox, probablement aussi inattentif que je devais l'�tre, m'a dit qu'il n'avait rien remarqu� du tout. L'autre point sur lequel ils ont certainement �t� induits en erreur, soit en raison de leurs propres espoirs ou en raison des promesses faites par certains agents non autoris�s, �tait qu'ils n'avaient pas l'autorisation jusqu'� mon arriv�e de camper o� ils le d�siraient. Cela �tait s�rement leur impression et ils ont d� �tre troubl�s, d'une fa�on tr�s d�plaisante, lorsque M. Cox a refus� de les laisser partir et qu'il les a d�tenus la premi�re nuit, en fait, jusqu'� aujourd'hui. Alexis aussi, m'a–t–on inform�, �tait du m�me avis : lorsqu'il a entendu dire qu'ils d�siraient camper avec lui cette nuit, mais que M. Cox a refus�, � alors �, a t–il dit, � M. Cox doit avoir deux langues �. Cette situation est tr�s emb�tante. Klatsassin ne m'a toutefois jamais dit cela par rapport � M. Cox : et je crois qu'il l'aurait fait, s'il l'avait pens�.

Tous les prisonniers �taient terrifi�s au proc�s. Je crois qu'ils ont tout avou�, qu'ils diraient toute la v�rit�, soit � vous ou � moi.

Je tenais particuli�rement � enqu�ter sur le nom de l'individu qui, comme ils l'ont tous laiss� entendre et au sujet duquel je n'ai pas le moindre doute, en raison de sa menace irr�fl�chie, a mis le feu aux poudres et a d�j� caus� la mort de 21 Blancs et 3 Indiens et nul ne peut dire le nombre d'hommes qui ont perdu la vie en raison de la famine, cet autre bourreau, au printemps et � l'hiver. Depuis ma conversation avec Klatsassin aujourd'hui, j'ajoute un ou deux d�tails descriptifs, � p�le �, � pas un vieil homme �, � reparti � V. par le vapeur �, � comme le lieutenant Stewart �. Ce n'�tait pas Brewster, ni aucun membre de son groupe. La menace a acquis de l'ampleur parce que la m�me menace leur aurait �t� faite avant l'apparition de la v�role en 1862–1863 qui a tu� la moiti� de leur population (selon un calcul modique).

Baptiste et Fitgerald �taient de formidables interpr�tes. Ce dernier n'est bien s�r pas requis pour ceux qui parlent fran�ais.

Ces assises ont seulement d�cid� du sort (en ce qui me concerne) de 5 des 8 prisonniers. Chidekki a seulement �t� jug� pour un acte d'accusation, il n'a �t� reconnu par aucun t�moin. On dit que Peterson peut le reconna�tre. Je crois qu'il est amen� � New Westminster pour le proc�s. Vous pouvez l'y interroger sur cette question et donner un sursis aux 5 prisonniers ici d'ici l�, ou, si vous le juger n�cessaire, nous pourrions vous envoyer les 5 prisonniers ou Klatsassin, qui a men� les n�gociations, en compagnie de Baptiste et d'Ogilvy. Cette fa�on de faire serait moins on�reuse � tous les �gards que de les envoyer � N.W. pour le proc�s, puisque les t�moins etc. n'auraient pas � y aller.

Les deux autres prisonniers, Tnananski et son fils Cheloot, pourraient �tre lib�r�s. Ils sont en libert� depuis 10 jours. Aucune accusation sp�cifique ne p�se contre eux, sauf ce que Klatsassin a dit lors de sa premi�re entrevue avec M. Cox, ce qui, il est inutile de le dire, ne constitue aucunement une preuve l�gale contre eux. De plus, tous les prisonniers, qui je crois ont dit la v�rit� comme s'ils �taient en pr�sence d'une force sup�rieure, les ont exon�r�s de leur participation � ce que l'on pourrait bien appeler un meurtre, tel que d�fini par le mot chilcotin. Ils n'�taient pas pr�sents au camp de Brewster ni � celui de Manning ni � celui de Macdonald. On dit qu'ils �taient pr�sents � la quasi escarmouche o� Maclean a perdu la vie, o�, dit M. Cox, � nous avons tir� des coups de feu vers eux et ils ont tir� sur nous � et pas la moindre preuve n'indique que ni l'un ni l'autre ne soit responsable du coup fatal ou ait fait feu.

En ce qui concerne la derni�re partie de votre lettre � propos de l'agitation locale o� vous avez cit� M. Cardwell*, je crois que la meilleure explication serait que les 8 prisonniers ont �t� tra�n�s sur une longue distance sans m�me qu'il y ait eu une tentative de lynchage ou m�me de les injurier. Trois d'entre eux ont �t� pratiquement acquitt�s sur un chef d'accusation pour lequel la preuve �tait selon moi certainement tr�s faible, nonobstant la certitude morale que nous avions tous de leur v�ritable complicit�. Deux d'entre eux ont �t� lib�r�s sur parole et parcourent les rues de la ville sans �tre importun�s. Les 5 condamn�s ont confess� leur culpabilit� pour crimes capitaux et en particulier pour ceux dont ils avaient �t� accus�s.

La condamnation de Telloot ne serait pas suivie d'une ex�cution en Angleterre : � tout le moins puisque d'autres ont �t� ex�cut�s pour le m�me crime. Piell est jeune, a l'air doux et est en grande partie sous l'influence de Klatsassin. Mais, il a abattu le cheval de Macdonald puis a fil�. Klatsassin est le sauvage le plus admirable que j'ai rencontr� jusqu'� maintenant, je crois. Mais je crois aussi qu'il a tir� plus de coups que chacun d'entre d'eux. Pendre 5 hommes � la fois semble horrible, particuli�rement dans les circonstances de la capitulation. Cependant, le sang de 21 hommes m�rite justice. De plus, ces hommes sont cruels, ce sont des meurtriers qui prennent la vie des autres pour en faire des esclaves aussi facilement que vous ou moi irions � la chasse � la perdrix ou aux lapins. La tribu de � Squint Eye � a presque �t� an�antie par ceux–ci. Klatsassin a abattu Macdonald alors qu'il �tait au sol, a distribu� ses chevaux et a fait de son serviteur, Tom, son esclave.

Je n'envie pas votre t�che, soit d'en venir � une d�cision.

Croyez–moi, cordialement
Matt. B. Begbie

*Je crains qu'il n'arrive parfois � M. Cardwell de lire les journaux coloniaux.

Je quitte demain matin. On pourra me rejoindre � Lilloet jusqu'au 12 octobre et � Lytton jusqu'au 21octobre.

Begbie au secr�taire aux colonies de la Colombie–Britannique

Quesnellemouth, 28 sept. 1864.

Notes prises par le tribunal au proc�s des six Indiens, Telloot, Klatsassin, Chessus, Piell ou Pierre, Tah–pit et Chedekki.

Premi�re mise en accusation, Regina contre Telloot comme �tant le principal homme � avoir inflig� des blessures � Philip Buckley dans l'intention de le tuer et contre Klatsassin, Chessus, Piell,Tah–pit et Chedekki pour une all�gation de complicit� et pour une deuxi�me all�gation d'incitation etc., c.–�–d. complice par instigation.

M. H.P. Walker a repr�sent� l'accusation.

M. Barnston a regard� le proc�s et a d�fendu les prisonniers : sans directives pr�alables, toutefois, il a accept� de repr�senter la poursuite � la demande du tribunal.

Philip Buckley a pr�t� serment. En avril dernier, j'ai �t� engag� par M. Waddington pour travailler sur le sentier de Bute Inlet. Nous �tions 17 hommes � une extr�mit� du sentier et 2 porteurs �taient plus bas, pr�s de la mer. Un homme �tait au traversier : 9 milles plus haut, 12 d'entre nous travaillaient sur le sentier et 3 hommes et Brewster �taient 2 milles plus loin. Le 29 avril dernier, il y avait 14 ou15 Indiens – des Chilcotins, en plus de � George � et � Squint Eye �. Le 30 avril au matin, j'ai �t� r�veill� par 2 Indiens qui sont entr�s dans ma tente. Un m'a frapp� � la t�te avec la crosse d'un fusil. J'ai bondi de la tente par l'ouverture et l� j'ai �t� attaqu� et poignard� par 2 d'entre eux, j'ai �t� coup� � 4 endroits et je me suis faufil� dans les buissons. Mon corps est marqu� � 5 endroits (a montr� une cicatrice qui semble tr�s grave sur la c�te gauche). Telloot a �t� le premier � m'attaquer. Il m'a aussi attaqu� par apr�s (l'ai reconnu). N'ai pas vu l'autre homme se faire attaquer (Hoffman) – me suis r�fugi� dans les buissons le plus rapidement possible. Je ne l'ai jamais vu bouger. Je l'ai appel� mais je crois qu'il ne pouvait se retourner. Ne pouvais voir ce qui se passait dans l'autre section du camp mais j'ai entendu 2 coups de feu. N'ai vu aucun de mes camarades ni d'Indiens avant d'atteindre le traversier, puis, les 2 porteurs sont arriv�s avec 8 Indiens. Je suis demeur� dans les buissons toute la journ�e (30 avril) jusqu'au soir. Au coucher du soleil, j'ai remont� la rivi�re et j'ai appris que les Indiens avaient fait de m�me. Je voulais me rendre � l'endroit o� se trouvait Brewster (Il ne savait pas qu'il �tait mort. M.B.B.) Y ai pass� la nuit. Le matin suivant, quitt� pour le traversier, o� je suis arriv� vers 15 h, et trouv� 2 autres hommes. N'ai jamais rencontr� d'Indiens en chemin, les ai seulement entendus tirer 8 ou 10 cartouches. Le sol �tait tr�s accident�. Les 2 hommes �taient Peterson et Moseley. Nous n'avons rien trouv� d'autres dans la maison sauf une petite quantit� de lard. Avant, la maison �tait remplie de provisions, il n'y avait aucun signe d'�chauffour�e. Le passeur, Smith, �tait absent. Je ne l'ai plus jamais revu depuis. Les porteurs �taient � environ 40 milles plus loin, c'est–�–dire la distance qui s�pare notre camp de l'embouchure de la rivi�re.

Lorsque j'ai atteint l'embouchure, j'ai vu pour la premi�re fois � Tennas George � qui avait �t� avec Brewster. Le premier que j'ai vu est � Squint Eye � � environ 15 milles plus loin sur la rivi�re, il �tait venu me chercher ainsi que Peterson en cano�.

Je reconnais 3 des prisonniers; ils avaient fait partie de notre �quipe avant le meurtre – Telloot, Klatsassin & Chedekki. Je les avais tous vus 3 nuits avant le meurtre. Ils campaient � seulement 20 ou 30 pieds de nous. Ils avaient des armes, des fusils. Rien n'indiquait qu'ils �taient hostiles � notre �gard.

Contre-interrog� par M. Barnston. Peterson et Moseley sont tous les deux plus bas, en vie. La raison pour laquelle j'ai remont� la rivi�re apr�s l'attaque est parce que je croyais que Brewster serait en s�curit�, donc je suis all� le voir pour recevoir de l'aide, car je ne pensais pas que je pourrais jamais redescendre au traversier seul. J'ai trouv� les Indiens qui campaient � environ 3/4 de mille. La nuit du 30, j'ai dormi sur la colline, et le lendemain matin, j'ai quitt� et j'ai descendu la rivi�re. Je connaissais parfaitement Telloot. Il a �t� � nos c�t�s presque aussi longtemps que les hommes blancs qui travaillaient avec nous sur la route. Il a ass�n� son premier coup au-dessus de l'oeil droit avec la crosse de son fusil.

Telloot et Chedekki travaillaient pour nous, ils �taient nos porteurs, jusqu'� la nuit avant l'attaque. Je crois que tous les autres avaient �t� embauch�s de la m�me fa�on, mais je ne peux l'attester pour tous sauf pour ce qui est des 3 que j'ai nomm�s (Telloot Chedekki et Klatsassin). Je ne les ai jamais entendus se plaindre de d�faut de paiement de salaires, ils semblaient heureux de nous voir lorsque nous sommes arriv�s au printemps.

� George � a �t� asserment�. (Fitzgerald et Baptiste ont pr�t� serment comme interpr�tes (des Indiens). J'�tais le cuisinier de Brewster. Je me suis lev� le matin, j'ai pr�par� le th� pour les 4 hommes. Apr�s le petit d�jeuner, 3 hommes munis de haches sont partis pour le travail – Brewster est all� plus loin en avant pour marquer le chemin – (tracer la ligne) – il a dit qu'il serait de retour � midi. Je lavais la vaisselle etc., lorsque des Indiens sont arriv�s, 6 au total, dont 4 avaient des fusils et 2 n'en avaient pas. Un des 6 (un esclave) a dit que les hommes blancs seraient tu�s et que moi aussi. Je lui ai demand� pourquoi ils allaient me tuer, sur quoi il a r�pondu qu'il ne le savait pas; � retourne dans ton pays �. Les Indiens ont descendu la rivi�re. Chessus (le prisonnier) est le seul de ces 6 Indiens qui est pr�sent aujourd'hui. Je me suis ensuite enfui par le sentier. Avant d'atteindre l'autre camp (celui de Buckley, le premier t�moin. M.B.B.) j'ai rencontr� les autres prisonniers qui montaient le sentier. J'ai vu ce camp lorsque je descendais, 4 corps gisaient, 2 dans l'une des tentes, un dans chacune des deux autres tentes. Je connaissais Jim Clark [qu. Le t�moin voulait parler de Jim (c.-à-d. James Gaudet, Canadien fran�ais) et Clark (c.-à-d. John Clark); on a appris par la suite qu'ils �taient au camp de Brewster et qu'ils avaient �t� tu�s. Ils ont �t� questionn�s par M. Brew. M.B.B.] Avant de m'enfuir du camp de Brewster, j'ai entendu des coups de feu pas tr�s loin de l�; j'ai vu Jim qui descendait la colline en courant et en boitant, puis je me suis sauv�. Chessus avait un fusil lorsque je l'ai vu arriver au camp de Brewster. Les corps qui gisaient au camp du bas venaient d'�tre tu�s mais ils �taient froids. Je connaissais tous les prisonniers avant l'attaque puisqu'ils avaient habit� dans ma r�gion l'hiver dernier. � mon arriv�e au traversier, j'y ai trouv� 2 hommes blancs.

Contre-interrog� par M. Barnston.

J'ai rencontr� les 4 prisonniers (autres que Chessus) environ un mille en bas du camp de Brewster. Je connaissais les 6 hommes. N'ai vu aucune trace de sang sur eux. J'appartiens � la tribu Homalco. Les Indiens portent toujours des fusils lorsqu'ils sont en voyage.

Mais la plupart avaient �t� engag�es comme porteurs. M.B.B.

Questionn� de nouveau. Chessus avait le visage peint en noir [signe d'hostilit� M.B.B.]

Inuqa-Jem alias Squint Eye a pr�t� serment [Tenas George servait parfois d'interpr�te adjoint, mais n'a pas �t� asserment� comme interpr�te. M.B.B.]

Je travaillais pour Brewster. Il m'avait dit d'aller au traversier et d'y rester 5 jours. Personne n'avait �t� tu� au traversier lorsque j'y suis arriv�. [Mais voir quelques lignes plus bas, M.B.B.] J'y ai vu Piell Chessus et Klatsassin. Il n'�tait pas encore midi. Chessus a dit � Notre chef (Klatsassin) a tu� un homme blanc au traversier. [J'ai refus� d'inclure cela dans ma preuve mais le t�moin a poursuivi M.B.B.] Klatsassin et Piell ont dit la m�me chose. Voil� tout ce qu'ils ont dit. Je leur ai demand� pourquoi ils avaient tu� les Blancs. Ils n'ont pas r�pondu et je suis descendu � la rivi�re. Lorsque je suis arriv� au traversier, j'ai siffl� comme � l'habitude mais on ne m'a pas r�pondu. Je suis descendu plus bas et j'ai nag� dans la rivi�re. Je connais bien tous les prisonniers car ils ont pass� l'hiver dans ma r�gion. Au traversier, j'ai vu l'accon et la yole mais aucun cano� – de l'autre c�t� de la rivi�re. J'ai nag� dans la rivi�re car je voulais arriver le plus rapidement possible dans ma r�gion – je craignais que les Chilcotins tuent ma propre tribu.

[Ce t�moin n'a pas �t� contre-interrog�?]

M. Cox, le commissionnaire, a pr�t� serment.

J'�tais responsable de l'exp�dition � laquelle se sont rendus ces prisonniers. Klatsassin avait envoy� un message au camp de M. Brew et au mien. Le message �tait � l'effet que si nous continuions de les suivre dans les montagnes, ils viendraient et se rendraient, mais que si nous les suivions, ils nous tueraient. J'ai r�pondu que nous devrions faire ce que nous jugions bon, que je serais heureux de les voir s'ils venaient mais que s'ils ne venaient pas, je les retracerais et je tuerais hommes, femmes et enfants. Par la suite, ils ont fait parvenir de l'argent comme preuve de leur bonne foi. Klatsassin a dit qu'il �tait venu vendre sa peau pour sauver ses femmes et ses enfants. J'ai dit qu'ils devaient venir sinon je continuerais � les traquer jusqu'� l'arriv�e de la neige. Je leur ai promis de ne pas leur faire de mal lorsqu'ils seraient dans mon campement, que je n'avais pas � les tuer, quoi qu'il en soit, et que je les remettrais entre les mains du grand chef [donc moi – je crois que les Indiens croyaient que ce serait � Son Excellence, dont la photographie leur avait �t� montr�e � ce moment, mais pas par M. Cox. M.B.B.]

Deux jours apr�s, ils sont arriv�s en file et se sont assis. Je ne leur ai rien dit et j'ai attendu un instant. Alexis a finalement parl� � Klatsassin qui m'a dit : � sept meurtriers et j'en suis un autre sont ici pour se rendre �. [Ils n'osaient pas tirer de coup de feu ou allumer de feu par peur d'�tre poursuivis]. Ils ont jug� bon de se livrer eux-m�mes pour �pargner la vie de leurs femmes et de leurs enfants. Je me suis assur� qu'ils comprenaient parfaitement qu'ils �taient prisonniers. Ils ont �t� enferm�s. Lorsqu'ils ont �t� interrog�s officiellement le 26 septembre, on les a inform�s de leurs droits de fa�on r�glementaire et ils ont fait des d�clarations; Klatsassin � l'effet que � Il n'y a aucun meurtrier ici, mais nous sommes des complices � Telloot a dit qu'il avait v�cu avec les Blancs et qu'il les aimait et avait �t� d�sol� lorsqu'ils avaient �t� assassin�s etc. Ces 8 Indiens toutefois, [qui se sont rendus le 15 ao�t M.B.B.] sont au nombre des 21 Indiens impliqu�s dans les meurtres. Aucun incitatif ne leur a �t� offert pour qu'ils se rendent – ils sont venus volontairement.

M. Walker a fait un r�sum�. M. Barnston s'est adress� au jury pour la d�fense et la poursuite a renonc� � son droit de r�plique.

Il a dit au jury que la preuve contre Telloot pour le premier acte d'accusation reposait sur un seul t�moin, mais que celui-ci �tait tr�s clair; pour la preuve g�n�rale, que Telloot avait �t� vu sur le lieu du crime imm�diatement avant et imm�diatement apr�s l'attaque et qu'il avait eu recours � la m�me sorte de violence. Qu'ils devaient s'en tenir au cas de Buckley, le seul qui soit mentionn� dans la mise en accusation; que la preuve qui leur �tait pr�sent�e �tait tr�s faible pour ce qui �tait de lier les autres prisonniers � des voies de fait � son endroit – que si 5 hommes attaquent en m�me temps, et qu'un des membres du groupe attaqu� est tu�, il n'y a aucun doute que le meurtrier est chacun des 5 assaillants. Mais Buckley n'a pas �t� tu� et l'accusation �tait seulement pour voies de fait avec intention de tuer.

Les membres du jury se sont retir�s pour d�lib�rer de 17 h � 17 h 30.

Peu apr�s, ils m'ont annonc� qu'ils en �taient arriv�s � un verdict pour 2 des prisonniers mais ne pouvaient s'entendre pour ce qui �tait des 3 autres. Je leur ai lu une partie de la preuve et ils se sont encore retir�s pour plus de 3 heures; ils �taient encore ind�cis; lorsqu'ils m'ont rendu le verdict un peu apr�s 21 h :

Telloot, coupable pour le 1er chef d'accusation
Klatsassin, idem pour le 2e chef d'accusation
Piell, Chessus,
Chedekki – le jury ne s'est pas entendu (ils m'ont affirm� �tre 11 contre 1, mais ils ont �t� lib�r�s sans qu'il n'y ait de verdict rendu).

En Angleterre, ce crime est punissable de mort, mais le juge d�tient le pouvoir d'ordonner seulement l'enregistrement de la sentence et de s'abstenir de la prononcer. Probablement que ce pouvoir serait certainement ex�cut� en Angleterre. Toutefois, comme je sais que toutes ces proc�dures sont plus sujettes � une r�vision ici qu'en Angleterre, j'ai prononc� la peine capitale pour les deux prisonniers, le jour suivant, de la mani�re habituelle. Klatsassin avait pendant ce temps �t� trouv� coupable pour un autre chef d'accusation, soit celui du meurtre de Macdonald.

Tous les prisonniers ont reconnu qu'ils avaient �t� complices et beaucoup d'entre eux [deux mots illisibles] de ces meurtres.

Quesnellemouth 29 sept. 1864

Regina c. Tah-pit,
Meurtre de William Manning.

Nancy une femme indienne a �t� asserment�e. Baptisteet Fitzgerald interpr�tes.) Je connaissais Manning. Je vous r�p�terai encore la m�me histoire. Manning travaillait � l'ext�rieur de ma maison. Deux femmes indiennes sont venues et m'ont dit que les Indiens �taient en route pour venir le tuer et m'ont avis�e de quitter pour �viter d'�tre bless�e. Manning m'a demand� pourquoi les 2 femmes indiennes parlaient. Je lui ai dit qu'elles m'avaient dit que les Indiens avaient tu� tous les Blancs � Homalco et qu'ils viendraient le tuer. Il a dit qu'il ne croyait pas que les Chilcotins lui feraient du mal. Je les connais depuis longtemps et ils m'aiment bien et ils me donneront la main. J'ai r�pondu � Ce ne sont pas des Chilcotins, ils viennent de loin. Je ne les connais pas. J'ai peur et j'aimerais partir �. On est entr� dans la maison et on a mang�. Apr�s, Manning est sorti. Une vielle femme est venue et a dit qu'ils allaient peut-�tre me tuer aussi, que je devrais partir. Manning a dit Tu me dis cela parce que tu veux me quitter. Je lui ai dit non tu as beaucoup de farine etc. que les sauvages prendront. Prends ton argent et vas � Alexis. Une autre femme, Ah-tit, est venue me dire n'arr�te pas, viens avec moi. Je l'ai suivie pendant environ cinquante verges, j'ai entendu un coup de feu, j'ai regard� autour de moi et j'ai vu Manning �tendu sur le sol. Tahpit (le prisonnier) avait habit� longtemps sur ce terrain. [il semble que ce lieu ait �t� autrefois un lieu de campement habituel pour Tahpit et sa tribu, mais Manning les avait expuls�s et avait pris possession de la source. M.B.B.] Je l'avais vu � cet endroit le m�me jour mais je n'avais rien dit. Je l'ai vu tuer Manning. Cela s'est pass� un peu plus haut que la maison, � l'ext�rieur. Je suis retourn�e � l'int�rieur de la maison apr�s le meurtre pour aller chercher mes couvertures mais les Indiens avaient tout pris. J'ai vu et examin� le corps � deux reprises. Mon fr�re Liscullum l'a ensuite tra�n� vers le ruisseau. La maison �tait remplie d'Indiens – je ne peux dire combien. Ils �taient de Punstseen et du lac Tatla. Je pense qu'il n'y a pas de chef � Tatla. Il n'y avait aucun Indien Homalco � cet endroit. On a demand� au prisonnier Tahpit s'il avait des questions � poser et il a r�pondu � Ce sont des mensonges. Certains des mots de cette femme sont vrais et certains ne le sont pas �. (Il a ensuite fait une d�position dans laquelle il a clairement admis sa culpabilit�, mais a jet� tout le bl�me sur Annichim, qui selon lui �tait pr�sent. Toutefois, j'ai compris sa d�claration avant qu'elle ne soit traduite en anglais. Et je l'ai interrompue avant qu'elle ne soit entendue par le jury. M.B.B.)

Il-se-dant-nell, une autre femme indienne, a �t� asserment�e. �tait � la maison de Manning le jour du meurtre. Y a vu le prisonnier. Deux Indiens sont venus de la hutte pour tuer Manning. Une ou 2 autres femmes sont sorties chercher du bois. Les hommes �taient Annichim et Tahpit. J'ai entendu Tahpit dire � tous les Indiens veulent que je tue Manning et Annichim le veux aussi �. C'est tout ce que j'ai entendu. Ils avaient tous les deux des fusils. Au bout d'un certain temps, j'ai entendu un coup de feu. Je n'ai pas vu qui avait tir�. Les deux hommes (le prisonnier et Annichim) se sont dirig�s directement vers la maison de Manning. J'ai vu le corps de Manning – il �tait bien mort. De nombreux Indiens �taient pr�sents. Le prisonnier Tahpit �tait parmi eux.

On a demand� au prisonnier s'il avait des questions � poser, il a seulement dit � Les mots de cette femme sont vrais �.

Wm. H. Fitzgerald (l'interpr�te) a �t� asserment� comme t�moin. J'ai accompagn� M. Cox � Punstseen. Je suis all� o� se trouvait autrefois la maison de Manning. Nous sommes arriv�s le 13 juin dernier. Avant de quitter Alexandria, deux Indiens m'avaient indiqu� o� se trouvait le corps. Il �tait cach� dans un ruisseau � 50 verges de la maison. Une balle dans le corps traversait la poitrine � gauche jusqu'� l'omoplate. Je ne pouvais dire depuis combien de temps il �tait mort – l'eau �tait glaciale et le corps �tait couvert de racines pour le cacher du soleil. Kyse a identifi� le corps. Il est clair qu'il �tait mort depuis plus d'un jour. Nous avons proc�d� � l'enqu�te � ce sujet puis nous l'avons enterr�.

M. Cox, le commissionnaire, a �t� asserment� – il a r�p�t� la d�claration faite pr�c�demment au m�me effet.

Le jury a imm�diatement rendu un verdict de culpabilit�.

On peut probablement retrouver l'origine du meurtre dans la querelle au sujet de la terre, du moins pour ce qui est de l'implication de Tahpit dans le meurtre.

Par des exclamations r�p�t�es, le prisonnier a, d'une voix forte, inculp� Annichim comme �tant la cause de sa perte.
M.B.B.

29 Sept. 1864.

Regina c. Klatsassin et Piell ou Pierrez
Meurtre d'Alexander Macdonald.

M. Walker pour l'accusation.

� Tom � un Indien, a �t� asserment�. Je suis de la tribu d'Alexis. Macdonald m'a embauch� pour veiller sur ses chevaux dans le convoi. J'ai commenc� � Punstseen – nous sommes all�s vers la c�te. Apr�s que les Indiens aient tu� les Blancs � Homalco, ils ont menac� de tous les tuer. Un peu plus loin, nous avons crois� Annichim qui m'a dit que tous les Blancs sur la route avaient �t� tu�s et que ces hommes (qui avaient tu� les membres du groupe de Waddington) �taient en route pour Punstseen pour tuer Manning, qu'il (Ann.) les avait dissuad�s de commettre ce crime et que Manning �tait � Punstseen en s�curit�. J'ai �t� t�moin du meurtre de Macdonald. Le convoi avait fait demi-tour vers Bella Coola. Les Indiens avaient tendu une embuscade de chaque c�t� de la route. Macdonald a �t� bless� au premier coup de feu [Klatsassin l'a ensuite tu�]. [Achin?] a ensuite tu� Higgins d'une seule balle.

Puis, tous les hommes qui �taient sans monture ont �t� assassin�s et ceux qui en avaient se sont sauv�s. Piell a ensuite abattu le cheval de Macdonald, qui s'est enfui � pied sur une courte distance. Ya–hoot–la l'a bless� d'une balle, il est tomb� sur le dos, un pistolet dans les mains. Tshin–kan–ten c�ah est venu l'achever mais Macdonald l'a tir�. Ensuite, Klatsassin a tir� et lui a cass� les deux bras. I–shen l'a ensuite tu�. Ce fut le dernier coup de feu. Apr�s, les sauvages ont rassembl� les chevaux qui �taient dans les bois. Ils ne les ont pas tous retrouv�s car le groupe d'Annichim les avait cach�s dans les bois. Tout ce que les hommes de Klatsassin ont trouv� a �t� partag� �galement parmi les Indiens. J'ai vu le corps de Macdonald. Les Indiens n'y avaient pas touch�. Cinq hommes blancs se sont �chapp�s. Klatsassin m'a ensuite emmen� avec lui. L'attaque a eu lieu pr�s de Na coon tloon. Je ne savais pas alors si Manning �tait mort ou non.

Leslie Jones a �t� asserment�. J'�tais avec le groupe de M. Brew. Entre Nacoontloon et Tatla, nous avons trouv� les corps de 3 hommes blancs, environ une centaine de verges l'un de l'autre. Ils �taient dans un �tat de d�composition avanc�e et �taient � peine reconnaissables. On n'a trouv� aucun papier. Ils �taient v�tus. On a pu juger, selon la direction dans laquelle certains chevaux se trouvaient sur le sol, qu'ils se dirigeaient vers la mer. Notre examen n'�tait pas minutieux mais c'�tait suffisant pour d�terminer la cause de leur mort. Les corps �taient tr�s d�compos�s.

M. Cox, le commissionnaire, a r�p�t� une d�claration au m�me effet, tel qu'il l'avait fait plus t�t.

Philip Buckley a confirm� la d�couverte des 3 corps et a dit qu'un d'eux �tait celui de Macdonald.

Le jury a imm�diatement rendu un verdict de culpabilit�.

Par la suite, Piell qui a comparu pour la sentence, a avou� qu'il avait tir� sur Macdonald, mais qu'il ne l'avait pas atteint et qu'il avait seulement tu� son cheval. Lorsqu'on lui a r�pondu que s'il en avait �t� autrement, McD. aurait probablement r�ussi � s'enfuir, il nous a dit avec empressement � pas lui �!

Toutefois, Piell est le plus jeune de l'�quipe et on peut consid�rer qu'il �tait totalement sous l'influence de Klatsassin.

Lorsqu'il a �t� appel� pour recevoir sa sentence, Klatsassin a avou� avoir particip� � tous les meurtres.

Regina c. Chessus
Meurtre de James Clark

[Cette mise en accusation �mane d'une confusion � propos des d�clarations du t�moin George dans le cas Regina c. Telloot et autres. J'ai donn� mon autorisation pour que le nom soit chang� pour James Gaudet alias Jim comme je ne pense pas que cela nuise ou pourrait nuire � la d�fense du prisonnier et en fait, la preuve aurait probablement appuy� le chef d'accusation pour le meurtre de James Gaudet et de John Clark. M.B.B.]

La preuve de George �tait beaucoup plus pointue, examin�e de plus pr�s, que le jour pr�c�dent. � J'�tais pr�s du feu lorsque j'ai entendu des coups de feu; il y en a eu 4 – je n'ai vu aucun homme blanc apr�s la fusillade sauf Jim qui descendait la colline en boitant. Ne peux pas dire qui exactement a tir� sur Jim. Clark poss�dait un fusil mais je sais qu'il n'�tait pas charg� ce matin. Les 3 hommes blancs �taient au travail pr�s du camp. Je ne pouvais les voir, les buissons �taient trop hauts, mais je pouvais voir leurs haches bouger. Les 4 coups de feu sont tous partis ensemble. [deux mots illisibles] Quatre des 6 Indiens avaient des fusils. Chessus avait un fusil et son visage �tait peint en noir.

M. Walker pour l'accusation.

La preuve �tait presque une r�capitulation des �l�ments donn�s dans le dossier de Regina c. Telloot.

Philip Buckley a �t� asserment�.

Tenas George a �t� asserment�. *(Voir plus haut.)

Leslie Jones a �t� asserment�. Je suis all� � Bute Inlet avec l'�quipe de Brew. [Description de la sc�ne au camp de Buckley, � 9 milles du traversier] Environ 4 milles plus haut, j'ai trouv� 3 corps, � peine reconnaissables. C'�taient ceux de Brewster, Clark et Gaudet (alias Jim). On a effectu� une enqu�te et on les a enterr�s. J'�tais contrema�tre.

Verdict, coupable.

Tous les prisonniers ont �t� amen�s au tribunal, je leur ai dit qu'apr�s les avoir vus et apr�s avoir �tudi� les plaintes d�pos�es contre eux, j'�tais convaincu qu'ils avaient tous tu� ou �t� impliqu�s dans le meurtre des hommes blancs. Je leur ai demand� qu'elle �tait la justice r�serv�e aux meurtriers. Ils ont r�pondu la mort. J'ai r�pliqu� que notre justice �tait la m�me. Ils �taient coupables d'avoir donn� la mort. Pourquoi ne pas prononcer la sentence? Sur quoi, Telloot a dit qu'il �tait un vieil homme, trop vieux pour faire du mal. Quotanski m'aurait tu� si je n'avais pas particip�. J'ai pris une petite hache et j'en ai assen� deux coups.

Klatsassin. J'ai tu� des Blancs. Tyorkell m'a pouss� � le faire, il m'a donn� un fusil � cet effet. Un homme blanc a inscrit tous nos noms dans un livre au printemps dernier et nous a dit que ceux dont les noms �taient inscrits devraient mourir de la v�role. Tyorkell nous a dit que cela se produirait certainement � moins que tous les hommes blancs soient tu�s. Cet �v�nement s'est d�roul� � Homalco. L'homme blanc qui nous a dit cela est arriv� par le vapeur et n'a pas �t� tu� – il est reparti � Victoria par le vapeur – il n'est pas vieux – il a les cheveux p�les, comme ceux du lieutenant Stewart que nous avons vu au camp de M. Cox. Yahootla et son fr�re �taient des mauvais Indiens qui irritaient les hommes blancs avec leurs vols.

Cinq Indiens �taient pr�sents lorsque l'homme blanc sur le vapeur a pris leur nom. Voil� la raison des hostilit�s.

Piell a dit qu'il a assist� aux meurtres au camp de Homalco, mais qu'il n'a rien fait. Il avait tir� sur Macdonald mais l'avait rat� et avait seulement tu� son cheval.

Tahpit a affirm� qu'Anachim le poussait toujours � tuer un homme blanc; il n'avait jamais eu une telle id�e avant la venue d'Anachim. Finalement, le jour o� il est venu, j'ai pris mon fusil et je suis all� tuer Manning. Apr�s, j'�tais tr�s d�sol� et je suis all� m'asseoir. D'autres Indiens sont venus et ont pill� la maison. C'est la premi�re fois que j'ai tu� un homme, je n'avais m�me jamais tu� un Indien.

Chessus. Ce n'est pas moi qui ai tu� le passeur. Pour ce qui est de Jim, j'admets avoir tir� un des 4 coups de feu et les hommes ont tous �t� tu�s. Je ne sais pas si j'ai en tu� un.

J'ai condamn� ces 5 hommes � la mort par pendaison.
M.B.B.

Source: BCA, Colonial Correspondence, GR-1372, F142f/16, Mflm B1308, Matthew Baillie Begbie, Begbie au Gouverneur de la Colombie-Britannique incluant des notes prises par la Cour pendant le proc�s de 6 Indiens, 30 septembre 1864.

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