Norman critique la répression du gouvernement canadien
No Fooling, Ritchie, 1931-08-13, The "Halifax Herald" cartoonist comments on the arrest of eight leaders of the Communist Party of Canada under Section 98 of the Criminial Code
Toronto
7 avril 1932
[À ses parents]
[...]
La section 98 du Code criminel, qui est une quasi-suspension de la liberté de parole et de pensée, a été sauvagement invoquée et sept leaders communistes se sont retrouvés au pénitencier de Kingston avec des voleurs, des meurtriers et des courtiers, et ce, sans avoir le droit de lire[,] une prohibition infernale que même les pays les plus réactionnaires n’imposent pas aux contrevenants politiques. […] Il n’y a plus de mesquinerie contre la Russie; quoi qu’ils fassent aux bourgeois, nous le refaisons politiquement. On ne peut certainement pas nous accuser de « rendre le bien pour le mal », nous sommes beaucoup plus humains; tout d'abord, nous affamons les classes inférieures et, s’ils s’objectent verbalement ou brutalement, nous sommes assez bons pour soit (1) les tuer et ainsi sauver l'État et eux-mêmes de devoir les supporter, comme le font les É.-U. aujourd’hui, soit (2) leur offrir le gîte et le couvert à Kingston. Vous craignez peut-être que je devienne enragé, mais en tant que personne qui s'accroche encore piteusement à la vieille idée de la liberté individuelle de pensée et de parole pour tous, je ne peux m'empêcher de penser que la section 98 est la menace la plus sérieuse à nos libertés depuis la fédération.
[…]
Affectueusement, comme toujours,
Herbert