Jonathan Begg
Sketch of Salt Spring Island Cabin [probably Jonathan Begg's house in Begg's Settlement], Mallandaine, Edward, 1827-1905, 1860, BCA, PDP 7193
Jonathan Begg fut l’un des premiers colons à s’établir à Salt Spring Island. Avant 1871, la plupart des colons apparaissent dans les archives historiques que par des noms dans les documents relatifs aux terres. Deux raisons expliquent le fait que nous en sachions davantage à propos de Begg : premièrement certaines des lettres qu’il envoya de Salt Spring Island entre 1860 et 1862 ont été conservées et, deuxièmement, Begg était un membre actif de la colonie et on retrouve son nom dans bon nombre de documents gouvernementaux et de comptes rendus de journaux.
À peu près au milieu des années 1850, Jonathan Begg quitta l’Angleterre et vécut à Toronto, peut-être à Buffalo avant d’aller vivre en Iowa, où sa sœur et son mari, William et Mary Chisholm, occupaient une terre. En 1858, Begg se rendit jusqu’en Californie, où il tenta avec peu de succès de se mettre à l’agriculture. Ni le climat, ni l’« esprit républicain » qui régnaient aux États-Unis ne lui plurent, Begg poussa donc vers le nord jusqu’à la récente colonie de Vancouver Island. Sa première lettre à William et Mary témoigne du rôle important qu’il joua dans l’amélioration de la législation concernant les terres pour le bénéfice d’honnêtes fermiers qui désiraient s’établir sur des terres agricoles (correspondance de Begg, mars 1860). On peut suivre les progrès de la réforme agraire, et comprendre le rôle que Begg y joua, en consultant la couverture de presse que firent les journaux locaux des réunions des membres du groupe sur la réforme agraire, ainsi qu’à travers la correspondance coloniale à ce sujet (correspondance de Pemberton à Copland).
Comme le rapportait le Victoria Gazette du 17 juillet 1859, et comme en fait foi sa correspondance (mars 1860), Begg était l’une des dix-sept personnes qui quittèrent Victoria pour Salt Spring Island et le district de Cowichan dans l’espoir d’acquérir à peu de frais une terre agricole. Comme nous en informent ses registres de propriété, Begg a acquis un droit de préemption sur une terre dans le lot 12, rang 1 nord et sud, de ce qui serait connu sous le nom de Begg’s Settlement. La terre et les améliorations notables qu’il y apporta en défrichant, plantant et construisant sont décrits en termes élogieux dans la correspondance de Begg, et d’une façon plus modeste dans les registres de propriété de Begg. Un croquis d’Edward Mallandaine donne une meilleure idée de la cabane de Begg (voir les croquis de Mallandaine).
Les registres de propriété de Begg nous apprennent que ce dernier obtint un certificat d’amélioration pour sa propriété, ce qui lui octroyait le droit de recevoir une subvention de la Couronne pour sa terre, mais nous ignorons à quelle date. En 1862, Begg demanda une autorisation d’absence, une permission dont il avait besoin pour s’éloigner de ses terres pendant quelques mois en mai 1862. En décembre 1862, la correspondance de Begg relate le voyage qu’il fit pendant ces quelques mois jusqu’aux gisements d’or de Cariboo. Il dut être de retour sur la côte avant novembre 1862, car il acquit durant ce mois un droit de préemption sur son deuxième lopin de terre, dans la section 9. Il est peu probable qu’il y vécut; avant 1864, Henry Sampson avait acquis un droit de préemption sur ce lot. En 1863, les registres de propriété de Begg montrent que Begg transféra à Richard Brinn, en décembre 1863, son lopin de terre situé dans la section 12, alors doté de son certificat d’amélioration. Brinn travaillait avec M. Griffiths, à entretenir la pépinière mise sur pied par Jonathan Begg, mais la propriété de la section 12, devait encore être préemptée à six reprises, avant d’être achetée en 1879.
Même si on ne voit plus Begg dans l’île à partir de 1863, et qu’il n’y a vécu que pendant quatre ans, ses réalisations furent remarquables durant ces années. D’autres visiteurs dans l’île, tels monseigneur Hills et Ebezener Robson, y font brièvement référence. Il fut membre du personnel électoral lors de la première élection de 1860 (voir les croquis de Mallandaine), mit sur pied la première société d’agriculture de la colonie, et en envoya la nouvelle en bonne et due forme aux journaux de Victoria. Les réclames pour son magasin (Begg’s store) y paraissaient elles aussi. Comme le démontre sa correspondance, Begg était un homme d’une remarquable compétence – et pour le moins convaincu de sa propre valeur dans la colonie!!