James Lawler, � Historique de l’industrie foresti�re au Canada �, sept. 1916
LES CONDITIONS SOUS LE R�GIME FRAN�AIS
Remains of the abandoned Gilmour and Co. sawmill along Potter Creek, Unknown, 1960, Algonquin Park Archives, APMA 5888
Le pays a �t� conquis pour le compte du roi de France par JACQUES CARTIER en 1534, mais ce n’est que plus d’un si�cle plus tard que le bois a �t� consid�r� comme un atout. Les premiers r�glements sur le bois, tels qu’ils apparaissent dans un octroi de terres dat� de 1863, stipulaient que le ch�ne devait �tre conserv� pour la construction des bateaux du roi. On n’accordait aucune importance au reste du bois. En fait, puisque le besoin principal des colons �tait de se nourrir, on s’effor�ait d’obtenir une terre cultivable sur laquelle faire pousser les r�coltes et la for�t �tait per�ue comme un ennemi � conqu�rir et � enrayer. […]
La d�termination des premiers colons � se d�barrasser de ces arbres qui les encombraient et la m�thode qu’ils avaient choisie pour y arriver, c’est-�-dire par le feu, se sont plus tard fait sentir dans la p�nurie de bois utilis� comme combustible dans les voisinages imm�diats des agglom�rations, de sorte qu’en 1720 des lois rigoureuses ont �t� adopt�es pour interdire aux habitants des villes et des villages de se rendre sur les terres voisines pour se procurer des combustibles.
NOUVELLES LOIS SOUS L’OCCUPATION ANGLAISE
Lorsque les Anglais ont pris possession de la Nouvelle-France en 1763, leur pr�occupation, comme celle des Fran�ais, �tait d’obtenir du bois pour b�tir et r�parer les bateaux de la marine royale – du ch�ne […] pour la coque et du pin […] pour les m�ts. Mais ils ont vu plus loin que leurs pr�d�cesseurs. Ils d�siraient non seulement prot�ger les for�ts de ch�ne et de pin existantes, mais ils ont �galement jug� n�cessaire de garder en r�serve et de prot�ger tous les territoires propices � la croissance de ces esp�ces afin de pouvoir fournir du bois � perp�tuit�. […]
Le commerce du bois pour la marine anglaise a d�but� pratiquement en m�me temps que l’occupation anglaise du pays. Les �changes commerciaux ont commenc� apr�s la naissance de ce commerce. Ils ont en fait �t� initi�s par les entrepreneurs qui ont re�u des permis de coupe de bois pour le compte de la marine. Ce commerce a toutefois mis beaucoup de temps � prendre de l’expansion, surtout � cause de l’opposition des constructeurs anglais qui d�claraient que le bois provenant de la r�gion des Pays baltes �tait de bien meilleure qualit� que celui du Canada.
Toutefois, pendant et apr�s les guerres napol�oniennes, le gouvernement anglais a impos� des taxes �lev�es pour financer ces guerres et ces taxes favorisaient grandement les colonies. […]
Au d�but du dix-neuvi�me si�cle, le Canada importait du bois des �tats-Unis, mais seulement pour l’envoyer en Angleterre afin de profiter des avantages octroy�s au bois des colonies. En vertu d’une loi adopt�e par le parlement anglais en 1820, des frais de douane ont �t� impos�s sur le bois ainsi import� au Canada. Peu de temps apr�s, le Canada a commenc� � exporter le bois d’œuvre sur la c�te est des �tats-Unis et � partir de ce moment le commerce a rapidement pris de l’expansion, jusqu’en 1867, ann�e o� les colonies de l’Am�rique du Nord britannique se sont conf�d�r�es pour devenir le Dominion du Canada […]
L’ORIGINE ET LE D�VELOPPEMENT DES LOIS CANADIENNES SUR LE BOIS D’�UVRE
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De nos jours, il est courant de construire les moulins le plus pr�s possible de la for�t et de n’exp�dier que le produit fini, mais au d�part les moulins �taient situ�s dans des centres de bois d’œuvre situ�s le long des grandes rivi�res et on regroupait les billots en trains de bois que l’on faisait flotter sur les rivi�res, ils descendaient les rapides, puis on les tirait sur les lacs jusqu’au moulin � scie. Durant plusieurs ann�es, on exportait principalement du bois �quarri, c’est-�-dire des pi�ces de bois �quarries � la hache dans la for�t. Le centre de ce commerce, qui employait plusieurs centaines de voiliers, �tait le port de Qu�bec, o� l’on pouvait parfois apercevoir jusqu’� trois cents bateaux �tre charg�s en m�me temps. Le commerce a atteint son apog�e vers 1870 et depuis, d� � sa pi�tre rentabilit� et � l’�tat dangereux dans lequel il a laiss� les for�ts, � cause des copeaux et des d�bris, il a �t� critiqu� � la fois par les commer�ants et le corps l�gislatif et a �t� r�duit � presque rien.
� pr�sent, ce sont les bateaux � vapeur, les go�lettes ou les chalands qui transportent le bois d�bit� des ports de lacs ou des villes fluviales jusqu’aux ports de mer, o� il est charg� sur des navires de haute mer. […] Ce mode de transport sur l’eau qui comprenait sa part de risques et de dangers associ�s � la � drave � des billots sur les petits cours d’eau, en plus du flottage � billots perdus, du boutage, de la descente de rapides et des � passes � bois �, a cr�� une classe d’hommes robustes et aventureux, habiles autant avec la hache, la gaffe que la rame. […]