Protestation de l’ambassadeur canadien aux É.-U. à l’encontre du comité McCarran qui évoque le nom de Norman

MAECI

Note de service du Sous-secrétaire d’État aux Affaires extérieures
au Secrétaire d’État aux Affaires extérieures

CONFIDENTIEL
[Ottawa], 17 août 1951

OBJET : ACCUSATIONS DU COMITÉ McCARRAN

Cet après-midi, j’ai rencontré M. Bliss, le chargé d'affaires des É.-U., pour l'informer que le gouvernement canadien voit d'un très mauvais œil les références répétées envers des fonctionnaires canadiens lors des sessions du Sous-comité du Sénat sur la sécurité interne et le fait que nous soyons incapables d'obtenir du département d'État, la seule filière à notre disposition, le nom ou les noms des fonctionnaires visés ainsi que les accusations présumées. M. Bliss savait déjà que nous étions surpris et agacés par le travail du Comité qui a porté une grave atteinte à la réputation de Norman. Nous étions maintenant dans une position intenable et nous avions espéré que le département d'État ferait l’impossible pour obtenir l’information demandée.

M. Bliss m’a confirmé que le département d'État concentrait tous ses efforts pour obtenir l’information que nous avions demandée. Le département d’État ne voit pas non plus d’un bon œil le travail du Comité, mais il ne peut rien faire. Il a affirmé que cette affaire était la priorité du département d’État et qu’il espérait pouvoir nous faire un compte rendu en fin de journée.

En dernier lieu, je lui ai fait remarquer qu’une fuite à Washington avait forcé le ministre à faire une déclaration au sujet de Norman. Nous serions dans l’obligation de faire une autre déclaration à la presse à moins que cette affaire ne soit réglée dans les plus brefs délais. Les commentaires dans les journaux partout au Canada indiquaient que les Canadiens étaient indignés du traitement fait à de loyaux serviteurs du gouvernement du Canada. Les Canadiens ne pouvaient comprendre pourquoi le gouvernement américain ne pouvait rien faire pour arrêter ces activités.

A. D. P. H[EENEY]