Gendarmerie royale du Canada
Objet : Egerton Herbert NORMAN
Études sur le communisme
NORMAN nous informe qu’il s’est d’abord intéressé aux théories politiques de Marx, Lénine et Trotsky en 1932. À cette époque, il en était à sa dernière année d’études à l’Université de Toronto. Cet intérêt, dit-il, se limitait à la lecture et n'incluait pas les groupes de discussions ou les cercles d'étude.
Après avoir obtenu son diplôme de l’Université de Toronto, il est entré à Cambridge et y est resté deux ans. Durant cette période, son intérêt pour les théories politiques s’est développé vers des aspects plus pratiques. Il admet en effet s’être rendu fréquemment à des réunions organisées par la Société socialiste, un groupe gauchiste, qui est selon NORMAN largement composée de socialistes et de communistes. Il soutient avoir gardé une ouverture d’esprit même s’il a subi l'influence d'un certain John Cornford, un communiste bien connu qui a ensuite été tué lors de la Guerre civile d'Espagne.
À son retour au Canada, NORMAN est retourné à l’Université de Toronto pour des études supérieures. Il dit avoir continué à étudier le communisme, mais que ses études se limitaient à la lecture. Pendant cette période, il ne connaissait aucun communiste ou gauchiste.
En 1936, il est parti pour Harvard. C’est à cette époque que son intérêt pour les questions de l’Extrême-Orient a grandi et qu’il a conséquemment entretenu des relations non seulement avec des personnes qui étaient à Harvard, mais aussi avec des personnes reliées à l’Institut des relations du Pacifique, à Amerasia et à d’autres publications du même style. NORMAN mentionne que son temps était presque entièrement voué à ses études en histoire du Japon et lorsqu’on lui a demandé de faire la critique de plusieurs livres pour Amerasia, Pacific Affairs et Far Eastern Survey, il n’avait plus vraiment le temps de s’intéresser à d’autres sujets. Il est évident qu’il a participé à plusieurs rencontres que Shigeto Tsuru nomme S. G. 3 (Study Groups No. 3 [cercle d'études no 3]) dans sa correspondance. Il faudrait mentionner ici que Tsuru, en plus d’être un économiste à l’emploi de Harvard, était un marxiste bien que NORMAN affirme qu'il ne le connaissait pas comme un marxiste. NORMAN a rapidement identifié « Science and Society », une publication reliée avec les cercles d'études de Tsuru. Il prétend qu’il n’était pas un abonné. « Science and Society » se qualifiait de trimestriel marxiste afin de satisfaire les demandes des intellectuels. NORMAN affirme qu’il a entendu dire que c’était plutôt médiocre. Quoi qu’il en soit, l’objectif de Tsuru et de ses collègues de « Science and Society » était de former des cercles d'études qui se changeraient éventuellement en « cellules », donc à des adhésions dans « l’école des travailleurs », à la Ligue des jeunes communistes et peut-être même au Parti communiste.
Au printemps 1937, il y avait au moins cinq cercles d'études dont un était prêt à devenir une « cellule ». Le programme d’études suggéré par Tsuru n’a pas besoin d’explications plus approfondies si ce n’est de dire qu'il suivait la route bien établie de l'endoctrinement dans les théories et les mises en pratique de Marx. NORMAN affirme ne pas se souvenir d’un article intitulé « American Imperialism » [L’impérialisme américain] qu’il a écrit aux fins de discussion à un de ces cercles d’étude. Il dit, cependant, qu’il aurait certainement été porté à écrire quelque chose si un des brillants économistes à la tête de ces rencontres lui en avait fait la suggestion. Il ne se souvient pas que Tsuru ou d’autres aient induit qui que ce soit à poursuivre dans le cercle d’étude, qu’il décrit comme étant des discussions de groupe informelles. Il faut se souvenir qu’à cette époque, cela faisait environ cinq ans que NORMAN étudiait le communisme et, indépendamment de l'étendue du sujet, il devait être en partie conscient de l'objectif de ce cercle d'étude. Admettre moins que cela le positionnerait comme quelqu'un de politiquement naïf, ou pire, de sot. On dit qu’il n’est ni un ni l’autre. Il faut donc présumer qu’il a participé à ces cercles d'études en étant parfaitement conscient de leur caractère marxiste.
Cependant, NORMAN affirme n’avoir jamais accepté de théories politiques sans poser de questions. Pendant la période dont il est question, le monde était au milieu d’une récession mondiale et il était ouvert à écouter des théories qui pourraient corriger la situation. Il affirme avec force qu’il n’a pu trouver aucune réponse dans le communisme. Il n’aimait pas la forme de socialisme pratiqué par les Russes, dit-il, et les purges étaient un des multiples facteurs qui ont influencé sa décision. NORMAN affirme que, selon lui, l’approche britannique à la démocratie est supérieure à toute autre forme.
D’après ses propres déclarations, et cela pourrait être confirmé par la correspondance de Tsuru, NORMAN dit ne pas avoir passé beaucoup de temps à étudier Marx ou les autres et à en discuter. Non seulement n'avait-il pas accepté leurs théories, mais l'histoire de l'Extrême-Orient prenait pratiquement tout son temps. Ainsi, il nie avoir adhéré au syndicat des étudiants de Harvard, au Club John Reed, au syndicat des enseignants de Harvard, à la Société pour la paix de Harvard, bien qu’il connaissait les trois premiers. Il affirme n’avoir jamais entendu parler du « Harvard Communist » ou du « Harvard Progressive », deux publications qui auraient été distribuées localement.
En 1938, NORMAN est devenu assistant de recherche à l’Institut des relations du Pacifique. Avec sa bourse Rockefeller, il devait rédiger un livre, ce qui a requis son déménagement à New York et ainsi il a rencontré plusieurs personnes dont certaines étaient communistes. Il affirme que ces rencontres ne se sont pas développées en amitiés, probablement en partie parce qu’il rédigeait à partir de son appartement et qu’il n’allait à l’I.P.R. qu'à des fins de références. On dit qu’il y a très peu d’experts sur l'Extrême-Orient sur ce continent et que ces quelques experts seraient en grande partie reliés à l’I.P.R. sous une forme ou une autre. NORMAN dit qu’il voulait obtenir tous les renseignements qu’il pouvait de ces sources et donc qu’il aurait connu ou aurait entendu parler de toutes les personnes qui connaissaient l’Extrême-Orient. Il a donc rencontré des personnes de la gauche et de la droite.
Son intérêt scientifique dans le communisme s’était alors apparemment évanoui, si on accepte sa déclaration. À tout le moins, il n’y a aucune preuve du contraire. À partir de ce moment jusqu’à son départ pour le Japon en 1946, cet intérêt est limité à des fréquentations avec certaines personnes de cette idéologie. Une explication de ces fréquentations suit :
Israel HALPERIN
On retrouve le nom de Norman à plusieurs reprises dans le calepin de Halperin. Il admet connaître Halperin depuis qu’il a fait ses études à l'Université de Toronto. Même si Halperin le devançait d’une année, ils habitaient un en face de l’autre dans le même corridor et partageaient la même salle de bain. Il avait découvert que Halperin était aussi intéressé par la musique qu’il l’était. [Deux lignes de texte ont été supprimées en vertu de la Loi d’accès à l’information.] Ils entretenaient une amitié informelle et cela s’est continué à Harvard et plus tard à Ottawa pendant la guerre. Il s’est montré surpris que son nom apparaisse si souvent dans le calepin, bien qu'il ait dit qu'il n'aurait eu aucune raison de ne pas donner son adresse à Halperin si ce dernier le lui avait demandé. Il ne pense pas avoir jamais pris la peine d’écrire l’adresse de Halperin. [Trois lignes de texte ont été supprimées en vertu de la Loi d’accès à l’information.] (Cette théorie est manifestement confirmée par l’analyse de son carnet d’adresses.) Il dit que Halperin n’a jamais été un ami proche et que leurs rencontres sociales étaient peu nombreuses. Il prétend que leurs discussions tournaient généralement autour de leur passé étudiant. La politique n’était pas un sujet de discussion. NORMAN prétend n’avoir jamais su que Halperin était un communiste, et bien que cela soit difficile à croire à première vue, il existe une possibilité que cela soit vrai si on se fie à l'extrait suivant du rapport de la Commission royale d’enquête.
« Un bon exemple de la facilité avec laquelle le Directeur à Moscou pouvait obtenir des espions de la liste secrète des membres du Parti communiste canadien provenant d'organismes canadiens choisis est fourni par le groupe de recherche composé de Halperin, Durnford Smith et Mazerall, sous la direction de Lunan. Deux des trois chercheurs étaient membres d’une cellule communiste composée de scientifiques dont la plupart travaillent pour le Conseil national de recherche à Ottawa. Il n’existe aucune preuve qu’avant la fin de mars 1945 un membre de ce groupe ait pensé à faire de l’espionnage contre le Canada ou à perpétrer une autre activité illégale, bien qu’ils aient pris les mesures nécessaires pour cacher leurs opinions politiques et l’existence de leur cercle d'études à leurs collègues de travail. Lunan transmettait de l’information à leur sujet à Rogov avant de les approcher à des fins d’espionnage :-
« Ils ressentent déjà le besoin de maintenir un haut niveau de sécurité et de prendre des précautions inhabituelles lors de leurs rencontres régulières (à toutes les deux semaines environ), puisqu' on ne leur connaît aucune affiliation politique. Un ou deux ont même fait objection à l’introduction de nouveaux membres à notre groupe sous prétexte que cela mettrait leur propre sécurité en danger. »
NORMAN prétend n’avoir eu aucune nouvelle de Halperin après son départ pour le Japon en 1946.
Shigeto TSURU
Un économiste japonais, membre du personnel de Harvard à la fin des années 1930. Manifestement un marxiste. Inscrit dans le calepin de Halperin. Rapatrié au Japon en 1942. En route, il a rencontré NORMAN sur le bateau où se faisaient les échanges et c’est à ce moment qu’il a « légué » à NORMAN ses documents sur l'histoire du Japon qu'il avait laissés à Harvard. NORMAN a tenté de prendre possession de ces livres et lorsqu’il s’est rendu à l’ancien appartement de Tsuru, il s’est trouvé confronté au F.B.I. qui avait pris possession des affaires de Tsuru dans cet appartement. NORMAN prétend qu’il y a eu un malentendu, en ce sens qu’il voulait la bibliothèque qu’il savait être disponible. Il nie savoir quoi que ce soit des autres effets de Tsuru tels que la correspondance laissée dans l’appartement. [Environ 10 lignes de texte supprimées en vertu de l'AIPRP.]
NORMAN est inscrit dans le répertoire téléphonique du bureau de [nom supprimé en vertu de l’AIPRP]. Le numéro local est celui de la section de l’Extrême-Orient du ministère des Affaires extérieures. NORMAN dit se souvenir de [supprimé] et l’avoir rencontré trois ou quatre fois. À cette époque, [supprimé] était dans l’armée et il était affecté à « Canadian Affairs ». Il pense avoir fait la connaissance de [supprimé] à une réception donnée à la résidence de [supprimé]. Il se souvient que le fils, [supprimé], avait émis de nombreuses critiques sur le communisme pendant la réception. NORMAN n’a aucun souvenir de conversations téléphoniques avec [supprimé] et ne peut donner aucune raison pourquoi [supprimé] le connaîtrait sous le nom de « Herb » puisque seuls quelques amis très proches utilisent ce nom. Il admet que [supprimé] aurait pu l’appeler ainsi, mais pas parce qu’il était un ami proche. NORMAN ne pouvait donner aucune opinion sur l’idéologie politique de [supprimé]. [Quatre lignes de texte supprimées en vertu de l'AIPRP]
Colonel ZABOTIN – Attaché militaire de l’U.R.S.S.
NORMAN déclare qu’il a rencontré ZABOTIN la première fois à une réception dans une résidence (dans le district de Sandy Hill) et parmi les personnes présentes il y avait [supprimé] et deux officiers de l’armée britannique (n.n.k.) Il se souvient d’une discussion avec ZABOTIN sur le Japon et il avait été très surpris que ZABOTIN parle aussi librement puisque la Russie n’était pas en guerre avec le Japon à ce moment. NORMAN se souvient avoir rédigé une note de service officielle rapportant cette conversation.
Vitali G. PAVLOV – Deuxième secrétaire à l’ambassade de l'U.R.S.S.
NORMAN dit avoir rencontré PAVLOV à plusieurs réceptions autant à l’ambassade qu’à des réceptions privées où étaient présentes d'autres personnes des Affaires extérieures. Il se souvient d’une vive discussion avec PAVLOV sur la position de la Russie concernant les deux guerres mondiales.
BELAKOSTOKOV – Secrétaire à l’ambassade de l'U.R.S.S.
Il se souvient avoir rencontré cet individu lors de réceptions à une ou deux occasions. [Une page supprimée en vertu de l'AIPRP]
NOTE : Plusieurs autres noms ont été présentés à NORMAN aux fins d’identification tels que ceux mentionnés dans le rapport de la Commission royale d’enquête et le nom des associés d’autres individus mentionnés dans ce rapport. NORMAN prétend n’en connaître aucun.
« NORMAN »
Référence page 23 du rapport de la Commission royale. NORMAN ne peut offrir aucune explication pour l’information fournie par GOUZENKO. Nous n’avons aucune preuve indiquant que le « NORMAN » est identique à E. H. NORMAN. La source ne peut dire autre chose que les renseignements suivants :
- La communication provenant du Directeur à Zabotin ne faisait référence à rien qui avait déjà été reçu par Zabotin.
- Elle ne contenait pas le mot « agent », il n’y avait pas d'adresse et le genre de travail de NORMAN n'était pas indiqué.
- Rien ne portait à croire que « NORMAN » était une source de matériel d’espionnage.
- La référence à « NORMAN » ne mentionnait pas qu’il était relié au Parti.
- Aucune description de « NORMAN » n’était donnée.
- Aucun associé n’était mentionné.
- Le télégramme démontrait que le « Directeur » croyait qu’un des agents de Zabotin savait quelque chose sur « NORMAN », bien qu’aucune preuve à cet effet n’ait été donnée.
- En soi, la raison pour laquelle le Directeur n’a pas répondu à Zabotin révèle qu'on procédait à des vérifications.
- Aucune action subséquente au sujet de « NORMAN » n’a été entreprise par l’organisation clandestine de Zabotin.
Le nom de E. H. NORMAN aurait pu être envoyé à Moscou par Pavlov ou un autre membre de l’ambassade en lien avec un département qui n’était pas relié au Service de renseignements russes même s'il ne semble y avoir aucune réponse au témoignage de Gouzenko.
Commentaires
Il est évident que NORMAN n’a pas seulement étudié le communisme, mais qu’il a été associé avec plusieurs individus teintés de plusieurs tons de rouge. Il a fourni plusieurs explications qui pourraient être acceptées comme étant logiques et raisonnables s’il est politiquement naïf. Si cela n’est pas le cas, on pourrait présumer qu’il était très conscient des aspirations politiques douteuses de ces associés. NORMAN nie avoir été un membre du Parti communiste, de la Ligue des jeunes communistes ou de leurs affiliés. De plus, il nie avoir jamais été approché dans le but qu'il devienne membre de telles organisations.
NORMAN est le seul à pouvoir répondre à la question à savoir si ses études de Marx, Lénine et Trotsky pendant sa jeunesse, jumelées avec ses associations, l’ont mené à croire ou à accepter ces théories. Il prétend que le seul effet que cela ait eu sur son idéologie politique avait été de le convaincre qu'elles ne représentaient pas une solution aux problèmes du monde et plutôt qu'il avait préféré les principes britanniques sur la démocratie à toute autre forme de gouvernement.
À condition que NORMAN ait été politiquement naïf, et peut-être que les personnes qui lui sont les plus proches devraient répondre à cette question, le rédacteur est enclin à penser que ses explications sont raisonnables. Il ne fait aucun doute que lui et son épouse étaient amis avec un groupe dont la nature était peu compatible avec un poste de responsabilité publique.
On peut douter qu’il ait été conscient de l’importance que cela avait à cette époque, à moins, bien sûr, de partager l’idéologie des relations dont il est fait mention plus haut dans ce rapport. Il n’y a aucune preuve disponible pour indiquer qu’il la partageait et il n’y a aucune information qui pourrait suggérer qu’il a été déloyal. NORMAN nie avoir consciemment donné des renseignements à quiconque n'aurait pas été autorisé à les recevoir. Il est aussi fermement convaincu ne pas avoir été une source « inconsciente ». De plus, il rejette toute suggestion qu’il ait été approché, directement ou indirectement, par toute source non autorisée pour des renseignements. Il n’y a rien de tangible qui pourrait indiquer le contraire à moins d’accepter que la référence indiquée dans le rapport de la Commission royale d’enquête soit à son sujet. Si cela était le cas, il aurait pu être une source « consciente » ou « inconsciente » pour une autre section du S.R.R. ou le candidat d’un de leurs détecteurs de futurs espions comme l’ont été certains autres qui ne savaient pas que leur nom était utilisé. D’après les évènements, il semble que « NORMAN » n’était pas une source consciente à cette époque. Il est aussi peu probable qu’il ait été une source « inconsciente ». Il semble plutôt que le « NORMAN », à cause de son poste, était quelqu’un qui avait accès à des renseignements qui intéressaient le gouvernement de l’U.R.S.S. Présumant pour le moment que le « NORMAN » est le même que E. H. NORMAN, et présumant que son nom avait été donné à Moscou par un détecteur de candidat comme étant une source potentielle, il n'en découle pas qu'il partageait leur idéologie politique. Cela est très bien illustré aux pages 50, 51 et 52 du rapport de la Commission royale d’enquête, cité en partie :
Méthodes additionnelles de recrutement aussi envisagées
« Bien que la plupart des « agents » étaient recrutés à partir de « cellules » communistes après une enquête approfondie et une fois suffisamment endoctrinés, d’autres méthodes de recrutement de nature différente étaient aussi utilisées par les Russes dans l’espoir d’augmenter l'étendue des réseaux de leur cinquième colonne.
« a) Contacts sociaux
« Par exemple, certains officiers soviétiques tentaient d’exploiter leurs relations sociales et leurs contacts diplomatiques avec des personnes à l’emploi du gouvernement canadien. »
La preuve qui accompagne cette affirmation concerne deux colonels de l’armée canadienne qui ne savaient pas qu’ils étaient des cibles du S.R.R. La conclusion se lit comme suit :
« Autant le premier que le second ont des postes de responsabilité et, en conséquence, ils ont signé qu’ils ne divulgueraient aucun secret militaire. Donc, le travail doit être de nature régulière – une touche personnelle lors de conversations sur plusieurs sujets, en commençant par soi-même, sa propre biographie, son travail et sa vie quotidienne, et à certains moments, leur demandant, comme pour faire une comparaison, de parler de telle ou telle situation, etc. »
Que Herbert NORMAN aait souvent été en compagnie des membres de l’ambassade soviétique, particulièrement PAVLOV, son nom aurait très bien pu avoir été rapporté par PAVLOV sans que NORMAN le sache. Motinov n'a pas demandé à PAVLOV s'il connaissait un « NORMAN », il lui a plutôt demandé s’il connaissait [supprimé]. Si le nom de « NORMAN », et non de [supprimé], avait été demandé à PAVLOV, la réponse aurait pu être différente.
Herbert NORMAN est de toute évidence le type de personnes que les Russes tenteraient d’exploiter pour obtenir des renseignements comme ceux contenus dans la partie de la preuve qui n’est pas citée. Sa personnalité franche et ses manières décontractées ne présenteraient aucune difficulté à ceux qui avaient cet objectif.
Il semble évident que [une ligne supprimée en vertu de l'AIPRP] dans l’affaire qui nous concerne. En effet, il semble que NORMAN lui-même aurait été trop prêt à accepter les gens tels qu’ils se présentaient sans prendre les implications possibles en considération. N’ayant pas interrogé Mme NORMAN, le rédacteur ne peut évaluer sa personnalité.