TRUMAN QUALIFIE L’ATTAQUE DE M’CARTHY D'IMPULSION HYSTÉRIQUE

Le Président demande à la Légion de combattre les « colporteurs de ragots » qui tentent d’abolir les droits

ACCUSER POUR DIVISER

Il s’attaque aux détracteurs – Le Sénateur répond rapidement et se dit victime de « diffamation »

Par W. H. LAWRENCE
Envoyé spécial du New York Times

Washington, le 14 août — Le président Truman a exhorté les Américains aujourd’hui à « se lever et à mettre un frein » aux détracteurs et aux colporteurs de ragots, dont certains siègent au Congrès, « qui tentent de nous diviser, de semer la confusion et de détruire la Déclaration des droits ».

Lors d'une cérémonie en l'honneur de l'inauguration du nouveau siège social de la Légion américaine situé à Washington et qui a coûté $1,000,000, M. Truman a livré sa dénonciation la plus forte sur les activités du sénateur Joseph R. MacCarthy, sénateur du Wisconsin, et de ses associés dans le cours de la soi-disant campagne anti-communiste. Son discours a été retransmis par tous les réseaux radiophoniques.

En faisant remarquer que la Légion avait été créée pour faire la promotion « de l’américanisme pur », le Président a demandé aux associations d'anciens combattants de se mettre à l’avant-plan de la bataille contre « l’hystérie » qui, a-t-il dit, menace le gouvernement de l'intérieur tout comme les forces communistes internationales le menacent de l'extérieur.

L’américanisme est « sapé de l’intérieur »

M. Truman a dit que l’américanisme « est sapé par certaines personnes de ce pays qui proclament bruyamment qu’ils en sont les premiers défenseurs », qui prétendent être « contre le communisme », mais qui « grignotent les libertés de base peu à peu tout aussi insidieusement et de façon beaucoup plus efficace que les communistes. »

Le Président a affirmé que ce groupe appliquait un vieux truc communiste « à l’envers ». Tout comme les habitants de la Russie sont terrorisés à l'idée d'être identifiés comme anti-communistes, il a dit que les « alarmistes et les propagateurs d’idées haineuses » en Amérique, qui utilisent la calomnie et la doctrine du coupable par association, « ont soulevé une telle vague de frayeur et d'incertitude que leurs attaques sur nos libertés sont rarement contestées. »

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