La guerre entre la Russie et l’Allemagne

La grotesque amitié entre la Russie et l’Allemagne, qui avait connu un lever de rideau en août 1939 lors de la signature d’un pacte de non-agression mutuelle par Ribbentrop et Molotoff, a connu une fin tragique et prévisible tôt dimanche matin. L’armée allemande a foulé aujourd'hui le sol de la Russie. Les cieux de la Russie retentissent des hurlements des bombes allemandes.

Rien ne permet de comprendre à ce moment quelles circonstances ont mené à cette rupture. […] La raison habituellement invoquée pour expliquer ce genre de querelles est le partage du butin; il est plus que probable que les Russes ne voulaient pas donner aux Allemands ce qu'ils demandaient ou que Hitler ne voulait pas de ce que Staline offrait. […] Quoi qu’il en soit, la rupture est arrivée et les deux régimes les plus odieux de la planète sont maintenant à couteaux tirés. Puissent-ils tout faire pour se dévorer et se détruire mutuellement et ainsi permettre aux gouvernements qui veulent permettre à leurs populations de vivre en paix avec le restant du monde d’atteindre leurs objectifs.

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Selon nous, c’est une bonne nouvelle. L’ajout de nouvelles forces dans le camp anti-Hitler est bienvenu, qu’elles soient grandes ou petites, et quelle que soit leur provenance. L’arrivée de quelque forme de résistance que ce soit, même pour une courte durée, est une bonne nouvelle.

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Entre temps, la route des Alliés est tracée comme l’a dit M. Churchill lors de sa rapide et mémorable allocution radiodiffusée dimanche après-midi. Hitler est l’ennemi. Il doit être détruit. Lorsqu’une nation lui résiste, quels que soient ses actes, on doit l’aider. La Grande-Bretagne ne peut pas offrir à la Russie toute l’aide dont elle a besoin.

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Mais les considérations, tout importantes qu’elles soient, concernent le futur. Pour le moment, d’une manière étrange et impénétrable, nous avons un autre allié dont la résistance, nous l’espérons ardemment, sera vigoureuse, habile, sanglante et prolongée.