La culture des Doukhobors et leur immigration au Canada
![[ Les Doukhobors � bord du bateau en route vers le Canada en 1899, Unknown, Doukhobor Discovery Centre, Castlegar, B.C. 114 ] [ Les Doukhobors � bord du bateau en route vers le Canada en 1899, Unknown, Doukhobor Discovery Centre, Castlegar, B.C. 114 ]](../../images/site/42758_2.jpg)
Au Canada, les Doukhobors sont aujourd’hui reconnus pour leur pacifisme bas� sur leurs principes chr�tiens. La structure �conomique et sociale communautaire qui a marqu� les quarante premi�res ann�es de leur vie dans ce pays est une autre des caract�ristiques qui les distinguent. On parle souvent d’eux comme d’une communaut�, ce qui sugg�re qu’ils ont une seule culture. Le principe qui les repr�sente le mieux est � Travail et non-violence �.
Cependant, lorsqu’on �tudie l’histoire des Doukhobors, on s’aper�oit que certaines des caract�ristiques essentielles n’ont �t� que r�cemment greff�es � leur culture. Les Doukhobors ne constituent pas un seul peuple. Ils connaissent depuis longtemps des divisions internes. Ils ont travaill� fort et ils travaillent encore. Mais ils ont rarement connu une vie de non-violence, que ce soit entre eux ou avec les non-Doukhobors. Ces tensions nous permettront peut-�tre de trouver des indices sur les causes de la mort du chef des Doukhobors, Peter V. Verigin.
L’�glise catholique romaine a eu Martin Luther, Jean Calvin et d’autres dissidents qui ont marqu� le d�but de la R�forme protestante au d�but du seizi�me si�cle. L’�glise orthodoxe russe a elle aussi connu ses moments de crise. Au dix-septi�me si�cle, le groupe connu sous le nom de � vieux ritualistes � rejette la hi�rarchie complexe de l’�glise orthodoxe et choisit plut�t de suivre une spiritualit� plus simple. Ils rejettent les membres du clerg� et choisissent � la place de suivre des rituels religieux simplifi�s.
Ce sont les chefs associ�s � ce mouvement qui deviendront les premiers Doukhobors dans le sud de la Russie au d�but du dix-huiti�me si�cle. Les Doukhobors soutiennent que chaque personne poss�de une �tincelle de Dieu � l’int�rieur, sugg�rant ainsi que tous les humains sont �gaux. Puisque chaque personne poss�de une �tincelle de Dieu � l’int�rieur, tuer une personne revient � tuer Dieu. Ces dissidents rejettent �galement l’attention port�e par l’�glise orthodoxe russe aux ic�nes, des repr�sentations figuratives de personnages religieux tels que le Christ, Marie ou un saint. Ils soutiennent que c’est une forme d’idol�trie. Ils utilisent des symboles plus concrets lors de leurs rituels, tels que le pain, le sel et l’eau. Les premiers chefs doukhobors ont �galement amen� l’id�e du � livre vivant � qui contient des psaumes et des chansons qui proviennent de la tradition orale afin de remplacer la Bible qui, �tant un document �crit, n’est pas digne de confiance. Cette d�cision traduit bien l’attitude paysanne russe envers les �crits, la bureaucratie et l’�ducation en g�n�ral.
Aux environs de 1785, un archev�que de l’�glise orthodoxe invente l’expression � Dukho-borets � pour parler de ceux qu’il consid�re comme des h�r�tiques. Il veut dire qu’ils se battent contre l’Esprit saint. Mais les Doukhobors choisissent de comprendre qu’ils sont de vrais � lutteurs spirituels � ou des saints.
Puisque l’�glise orthodoxe russe est alli�e avec le syst�me politique tsariste, un syst�me r�pressif, ces dissidents religieux subissent donc des pers�cutions autant religieuses que politiques. Au d�but du dix-neuvi�me si�cle, les paysans et les autres personnes identifi�es comme des Doukhobors sont envoy�s de force dans les territoires aux fronti�res de l’empire russe qui est en pleine expansion. Au cours de ce m�me si�cle, les Doukhobors d�m�nageront deux fois pour finalement se retrouver dans les montagnes du Caucase entre la mer Noire et la mer Caspienne.
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