Le Ku Klux Klan (KKK) et autres nativistes
Bien avant l’arrivée des Doukhobors au Canada en 1899, il y avait des Canadiens qui méprisaient toute personne qui n’était pas née dans ce pays. Ces personnes étaient connues comme des nativistes. Toutefois, au cours des années qui ont suivi l’arrivée des Doukhobors, la haine nativiste s’est résolument attisée. Au début des années 1900, un pays résolument fier de ses racines britanniques assistait à une entrée massive de ressortissants de l’Europe de l’Est et du Sud, de l’Inde et de la Chine. Il y avait plus d’un habitant du pays hôte à être contrarié par cet influx et, en particulier, les habitants de l’Ouest canadien n’appréciaient pas l’arrivée des Doukhobors qui insistaient pour conserver leur propre culture. Dans certaines parties de la Colombie-Britannique, les résidants ont commencé à surnommer les nouveaux venus, « Douks », parlant d’eux-mêmes comme des « Blancs ». La Première Guerre mondiale, de 1914 à 1918, n’a fait qu’augmenter le niveau des hostilités. Une des conditions acceptées par le Canada lors de l’arrivée des Doukhobors avait été de leur accorder une dispense de service militaire. Cependant, les Canadiens qui brandissaient le drapeau britannique les considéraient comme des lâches et des tire-au-flanc qui bénéficiaient de la prospérité apportée par la guerre. La Première Guerre mondiale a aussi amené la révolution bolchevique en Russie. À la discrimination raciale s’ajoutaient maintenant les doutes au sujet des immigrants russes dans leur communauté. Étaient-ils des bolcheviques déguisés? Le nativisme se mariait parfaitement avec le message du Ku Klux Klan. Il prenait racine dans l’environnement raciste de l’après-guerre civile américaine. Au début des années vingt, le Klan avait tenté de faire du recrutement au Canada et le nom de l’organisation était depuis devenu synonyme de violence. Dans un article paru à Grand Forks en mars 1925 à la suite d’incendies d’écoles dont les Doukhobors étaient soupçonnés, on pouvait lire que « les citoyens parlent de méthodes qui ressemblent à celles du Klan ». Assez furieux en mars 1925 pour menacer d’utiliser les « méthodes du Klan », certains habitants de la Colombie-Britannique étaient-ils déjà assez furieux en octobre 1924 pour utiliser ces méthodes contre Verigin?
Lorsque Verigin a acheté des terres en Oregon en janvier 1924, ce geste a attiré l’attention sur la possibilité d’un exode massif des Doukhobors vers le Nord-Ouest américain. Le KKK, dont la présence au Canada était restreinte, était par contre très influent en Oregon dans les années vingt. Les membres du Klan étaient-ils suffisamment opposés à une telle immigration pour tuer Verigin? Avaient-ils déjà utilisé une bombe sophistiquée pour tuer un opposant politique?
Lettres
- George H. Hall, Lettre du maire de Grand Forks au procureur général , 16 avril, 1923
- J. H. McKinley, Lettre du Lions Club d'Eugene, Oregon, au ministère de l'Immigration, 29 mars, 1924
- Cortlandt Starnes, Télégramme de l'American Legion à la GRC, le 31 mars 1924, 31 mars, 1924
- Mar Edwards, Lettre de Mar Edwards au premier ministre en date du 10 mars 1925, 10 mars, 1925
- Robin N. MachLachlan, Lettre des Fils natifs du Canada , 5 avril, 1925
- Superintent of Provincial Police, Le chef de la police provinciale concernant le KKK, 13 novembre, 1925
- A.M. Manson, Lettre d’A. M. Manson à Thomas Mulvey concernant le KKK, 4 février, 1926
Articles de journaux ou de magazines