Distinguer les perspectives partiales et impartiales
Il est souvent convenu que chaque être humain possède une perspective qui lui est propre et que cela implique que chacun doit nécessairement avoir une opinion arrêtée sur tous les sujets. Cette impression est répandue chez les gens qui croient que « perspective » et « partialité » sont synonymes – que ces deux termes ont exactement la même signification. Nous croyons qu’il y a une importante différence entre les deux.
Quelle est la différence entre une perspective partiale et une perspective impartiale?
Une perspective est un point de vue selon lequel une personne voit un évènement. Par exemple, je peux considérer un évènement selon le point de vue d’un enseignant ou celui d’un élève, ou je peux adopter une perspective supérieure ou de plain-pied. En d’autres mots, la perspective influence ce qu’une personne voit. Cependant, cela ne signifie pas que cette personne a une perspective nécessairement partiale. Une perspective partiale implique que celle-ci influence injustement le résultat en faveur d’une personne ou d’un groupe. Par exemple, si je considère un évènement seulement du point de vue d’un enseignant, je pourrais être injuste envers les élèves. Je pourrais négliger leur perception. Mais que se passe-t-il si j’adopte une perspective qui prend en compte les deux points de vue? Au lieu de faire preuve de favoritisme à l’endroit d’un groupe, je cherche à m’assurer que les deux parties sont parfaitement représentées et respectées. Autrement dit, que se passe-t-il si je tente d’adopter une perspective impartiale?
Est-il possible d’adopter une perspective impartiale?
Est-il possible de faire complètement fi de ses sentiments personnels pour observer un évènement de façon juste? Vous avez sans doute une équipe de sport préférée et, naturellement, vous aimeriez qu’elle remporte le championnat. Mais ce n’est pas parce que vous êtes partisan de cette équipe que vous n’êtes pas capable de faire une prédiction impartiale en estimant quelle équipe a le plus de chances de gagner. Il ne fait pas de doute que si vous considérez toutes les preuves et que vous laissez temporairement de côté les espoirs personnels que vous entretenez pour votre équipe, vous pouvez arriver à une conclusion équitable. De la même façon, le système judiciaire canadien s’attend à ce que les juges adoptent une perspective impartiale lorsqu’ils entendent des causes : ils ne laissent pas leurs désirs personnels les écarter de leur devoir, qui consiste à arriver à une conclusion éclairée, basée sur une instruction équitable de toutes les parties de l’affaire. Même si les gens ne parviennent pas toujours parfaitement à cette impartialité, cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas tenter de l’atteindre. Si un coureur n’arrive jamais à battre son record personnel, est-ce une raison pour qu’il décide de ne plus faire aucun effort pour y arriver? Comme l’impartialité est un idéal vers lequel il faut tendre, il est probablement plus juste de parler du degré d’impartialité de la perspective d’une personne plutôt que de s’attendre à ce que sa perspective soit totalement partiale ou totalement impartiale.
Comment déterminer l’impartialité d’une personne?
La meilleure façon de déterminer à quel degré une perspective est partiale ou impartiale est d’observer quels moyens la personne a pris pour arriver à ses conclusions. Malheureusement, les historiens ont rarement la chance de s’entretenir avec les gens pour déterminer la démarche qui sous-tend leurs conclusions. Les historiens doivent alors s’en remettre aux preuves écrites que les gens ont laissées et qui peuvent suggérer si leurs perspectives sont partiales ou impartiales. Les facteurs suivants vous aideront à déterminer à quel degré un compte rendu peut être partial ou impartial.